Athènes a fait d'importantes concessions pour obtenir la prolongation de son financement international. Des mesures jugées aussitôt insuffisantes par Berlin, qui a douché les espoirs de compromis à la veille d'une réunion décisive à Bruxelles.
Dans la matinée, le gouvernement grec a envoyé sa demande d'extension pour six mois. Le patron de l'Eurogroupe a immédiatement confirmé avoir reçu la missive.
Dans sa lettre, le gouvernement de gauche radicale accepte la supervision de ses créanciers (UE, BCE et FMI), même s'il n'utilise plus le mot 'troïka'. Une concession majeure pour Athènes. Et il s'engage à 'financer pleinement toute nouvelle mesure, en s'abstenant de toute action unilatérale qui saperait les objectifs budgétaires, la reprise économique et la stabilité financière'.
Ne pas détricoter les réformes
Mais le ministère des finances allemand a fait monter la tension en milieu de journée en estimant que la requête ne représentait 'pas une solution substantielle'. Elle ne répond pas non plus aux critères fixés par la zone euro, selon lui.
Parmi ceux-ci figurent l'engagement à ne pas détricoter les réformes déjà engagées, à ne pas mettre sur les rails de nouvelles réformes qui pèseraient sur les finances publiques grecques, ou encore un engagement d'Athènes à rembourser tous ses créanciers. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras devrait faire voter demain une série de lois sociales pour desserrer l'étau de la rigueur.
Qui veut une solution
En réaction aux propos de Berlin, Athènes a indiqué que 'l'Eurogroupe demain a deux options: accepter ou rejeter la demande grecque. Cela laissera apparaître qui veut une solution et qui n'en veut pas'.
Un Euro Working Group, l'instance de la zone euro au niveau des hauts fonctionnaires, devait se réunir dans l'après-midi pour évaluer la requête grecque et préparer la troisième réunion en dix jours des ministres des Finances.
/ATS