Axpo inscrit 1,2 milliard de francs de correctifs de valeur

Axpo n'en finit plus d'ajuster son bilan à un environnement difficile. Déjà sous le coup de ...
Axpo inscrit 1,2 milliard de francs de correctifs de valeur

Axpo n'en finit plus d'ajuster son bilan à un environnement difficile. Déjà sous le coup de la baisse des prix de gros de l'électricité, le fournisseur d'énergie argovien doit passer de nouveaux correctifs de valeur pour 1,2 milliard de francs, franc fort oblige.

Les ajustements, qui concernent l'ensemble des installations de production d'énergie en Suisse et à l'étranger ainsi que des contrats de fourniture en France, réduiront du même montant le résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) de l'exercice 2014/2015, clos fin septembre, a indiqué lundi Axpo.

Pour mémoire, le groupe établi à Baden avait déjà inscrit des correctifs de valeur à hauteur de 1,5 milliard en 2013/2014, période qu'il avait bouclé sur une perte nette de 730 millions de francs. Le nouvel ajustement, qui reflète à hauteur des deux tiers l'affaiblissement de l'euro par rapport au franc, affectera aussi les autres indicateurs comptables du groupe.

L'évolution monétaire est au coeur de la nouvelle adaptation, les prix de gros pour l'électricité en Suisse se basant sur ceux pratiqués en Allemagne. Dans le contexte de baisse durable de ces derniers, Axpo table sur une baisse des revenus générés par ses installations de production de 15% au regard de l'exercice précédent.

Poids des subventions allemandes

Axpo explique la baisse des prix de gros par une offre croissante en énergie subventionnée, tout particulièrement en Allemagne. Il résulte également d'une conjoncture économique difficile en Europe ainsi que de la faiblesse des prix sur le marché des certificats d'émission de CO2 et de charbon.

Dans le détail, les correctifs de valeurs concernent en Suisse les centrales nucléaires et hydrauliques. Le groupe argovien détient notamment 100% des installations nucléaires de Beznau (AG) et des participations dans celles de Leibstadt (AG) et Gösgen, à Däniken (AG).

Dans les grandes installations de production d'électricité d'origine hydraulique, Axpo dispose notamment d'une part de 13,3% du capital-actions de la société valaisanne Grande Dixence, laquelle exploite les barrages de la Grande-Dixence et de Cleuson.

Le numéro un helvétique du secteur, Alpiq en contrôle lui 60% et BKW, les ex-Force motrices bernoises, également 13,3%. Axpo est encore actionnaire majoritaire des barrages de Mauvoisin, en Valais, et à 30% de Maggia (TI).

Les correctifs de valeur concernent également les petites installations helvétiques de production hydrauliques et celles alimentées par la biomasse. Filiale d'Axpo, la société des Forces motrices de Suisse centrale (CKW) a elle annoncé lundi procéder à un ajustement de 40 millions de francs.

Bénéfice semestriel en repli

A l'étranger, les correctifs de valeur concernent des centrales combinées au gaz et des parcs éoliens. Dans l'ensemble, Axpo exploite avec ses partenaires plus de 100 installations de production d'électricité en Suisse, en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et dans le nord de l'Europe.

Au premier semestre 2015, Axpo a vu son bénéfice net se contracter de 14,5% en l'espace d'un an à 429 millions de francs. Le chiffre d'affaires s'est lui tassé de 13,9% à 3,07 milliards. Dans son communiqué, l'entreprise fait part du développement favorable de son activité opérationnelle. Les résultats détaillés de l'exercice 2014/2015 seront publiés le 18 décembre.

Le groupe contrôlé par les cantons du nord-est de la Suisse, à savoir Zurich, Argovie, St-Gall, Thurgovie, les deux Appenzell, Schaffhouse, Glaris et Zoug, s'est engagé l'an passé dans un vaste programme d'économies, avec à la clef la suppression de 300 emplois d'ici à 2017.

Pour mémoire, Alpiq a aussi souffert de l'impact de correctifs de valeur à hauteur de 834 millions de francs au premier semestre, des ajustements passés pour les mêmes motifs que son concurrent argovien. Le groupe valdo-soleurois, dont le siège est établi à Lausanne, a essuyé au premier semestre une perte nette de 882 millions, contre un bénéfice net de 21 millions un an plus tôt.

/ATS


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