Le recul de l'inflation en zone euro, à 2,9% en octobre, est encourageant mais ne saurait 'être tenu pour acquis', en raison de l'incertitude sur l'évolution future des prix de l'énergie, a prévenu vendredi Christine Lagarde.
La présidente de la Banque centrale européenne a qualifié d''honorable' la dernière valeur connue de l'inflation, au regard du pic supérieur à 10% observé à la même période l'an dernier.
Mais il ne faut pas supposer que 'c'est quelque chose qui devrait être tenu pour acquis et qui durera longtemps', a-t-elle déclaré lors d'un entretien télévisé avec le Financial Times.
Une bonne partie de la baisse sensible du taux d'inflation ces derniers mois est liée à un reflux des prix de l'énergie, qui s'explique par un 'effet de base' en comparaison aux fortes hausses enregistrées en octobre 2022.
Ces effets ne vont plus se reproduire dans les mois qui viennent, aussi il faudra 'vraiment surveiller le prix de l'énergie à l'avenir', a souligné Mme Lagarde.
La BCE a laissé ses taux inchangés en octobre, après dix hausses d'affilée pour porter le principal d'entre eux au niveau historiquement haut de 4%.
Mais l'institut a alors prévenu que les risques inflationnistes, accentués par la guerre au Proche-Orient, sont encore trop élevés pour envisager la moindre baisse.
Les observateurs se perdent depuis en conjectures sur la durée pendant laquelle les taux resteront inchangés.
Mme Lagarde a livré sa pensée sur le sujet vendredi : 'assez longtemps, c'est assez long', et concernant un changement sur les taux, 'ce n'est pas quelque chose qui se passera dans les prochains trimestres', a-t-elle déclaré.
La BCE veut en même temps garder de la souplesse pour agir et va se décider lors de ses prochaines réunions en fonction des données disponibles, a répété la banquière centrale.
Elle regardera à cet égard le comportement de l'inflation, notamment celle hors prix de l'énergie, et la propagation des effets des taux élevés sur l'économie.
/ATS