Une fois de plus, le Surveillant des prix constate que les médicaments coûtent trop cher en Suisse. Leur prix représente, en moyenne, plus du double de ceux pratiqués dans les autres pays européens. Les services de Stefan Meierhans réclament des mesures de régulation.
Le constat vaut tant pour les génériques que pour les médicaments originaux dont le brevet a expiré, précise le Surveillant des prix dans sa newsletter publiée jeudi. Il a comparé en août les prix suisses de vingt médicaments produisant un chiffre d'affaires élevé avec ceux de quinze pays européens.
Dans ces derniers, le prix moyen des génériques ne s'élève qu'à 41% du prix helvétique. Aux Pays-Bas, les prix n'équivalent en moyenne qu'à 8% du prix pratiqué en Suisse. Dans le pays de comparaison le plus cher, la Norvège, les génériques sont en moyenne 15% meilleur marché. En France, en Belgique, en Allemagne, en Autriche ou en Italie, ils sont environ moitié moins chers.
Pour les médicaments originaux dont le brevet a expiré, le prix moyen dans les pays de comparaison se monte à 57% du prix suisse. Les prix sont plus élevés de 29% et de 23% dans deux pays, le Danemark et l'Allemagne. Toutefois, ces Etats ont adopté un système de prix de référence, de sorte que les assureurs maladie sont peu affectés.
Un système incitatif
Les services de M. Meierhans réclament le passage à un tel système en Suisse. Le Conseil fédéral a annoncé en 2014 qu'il comptait l'introduire. Il ne devrait entrer en vigueur qu'en 2019. D'après ce modèle, l'assurance de base ne rembourserait plus qu'un montant fixe par médicament déterminé sur la base d'un générique bon marché. Le montant doit être adapté régulièrement et un prix plafond établi.
Ce système encouragerait les patients à choisir des préparations bon marché qui leur seraient remboursées, selon le Surveillant des prix. Il inciterait aussi les fabricants de génériques et de préparations originales à baisser leurs prix au niveau du montant fixe ou en deçà, afin de rendre l'achat intéressant pour les patients.
Le Surveillant des prix exige d'autres mesures de régulation, dont un examen annuel des prix des médicaments dès l'an prochain. Il relève qu'aucune analyse n'a été effectuée en 2015 ou 2016. 'Les prix de la plupart des médicaments sont encore fixés d'après un taux de change bien supérieur à 1,20 franc pour 1 euro', assure-t-il.
Mieux rembourser
Berne devrait en outre autoriser les patients bénéficiant d'une ordonnance médicale à acheter des médicaments à l'étranger pour leur usage personnel. Ils devraient pouvoir obtenir un remboursement par l'assurance de base si le produit est reconnu et s'est avéré meilleur marché de l'autre côté de la frontière.
Selon Monsieur prix, ne plus accorder de prime à l'innovation pour les médicaments brevetés permettrait aussi de réaliser d'importantes économies. Autre mesure, assureurs et organisations de patients devraient pouvoir, comme les fabricants, porter plainte et faire recours contre les décisions de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) sur les médicaments remboursés par les caisses.
/ATS