A Genève, l'opération Papyrus, qui vise à régulariser certains sans papiers répondant à des conditions strictes, en est à mi-parcours. A ce jour, ce projet pilote unique en Suisse a permis de normaliser le statut de 1093 personnes.
Au terme de l'opération Papyrus, à la fin du mois de décembre, ce nombre devrait atteindre 2000, a indiqué mardi devant les médias, le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet, cheville ouvrière du projet. Selon les estimations du Secrétariat d'Etat fédéral aux migrations (SEM), Genève compterait environ 13'000 clandestins.
Parmi les personnes régularisées se trouvent en majorité des familles, avec environ 400 enfants. Une grande part de femmes a bénéficié pour l'instant de l'opération Papyrus. Beaucoup proviennent d'Amérique latine et travaillent dans l'économie domestique, selon une enquête de l'Université de Genève (UNIGE).
Quatre expulsions
Sur les dossiers examinés dans le cadre de l'opération Papyrus, seuls quatre cas ont essuyé un refus jusqu'à présent. Un dossier a été écarté par le SEM et trois par l'Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) de Genève, en raison du passé criminel des demandeurs. Ces personnes ont été expulsées.
Le secrétaire d'Etat au SEM Mario Gattiker a pour sa part mis en exergue les mesures d'accompagnement appliquée par le canton de Genève pour éviter tout appel d'air et maintenir les anciens clandestins régularisés sur le marché du travail, afin qu'ils ne basculent pas à l'aide sociale s'ils perdent leur emploi.
Pour M.Gattiker, le projet Papyrus est une 'voie exploratoire intéressante'. L'opération est très suivie en Suisse, tant sur le plan fédéral que dans les cantons. Certains ont des craintes et voudraient que tout s'arrête, alors que d'autres discutent et songeraient à lancer des opérations similaires.
Critères stricts
Pour bénéficier d'une régularisation de son statut grâce à Papyrus, les demandeurs doivent répondre à des critères précis. Une famille avec enfants doit prouver un séjour d'au moins 5 ans à Genève, sans interruption. Pour les personnes sans enfant, cette durée passe à 10 ans. Les demandeurs doivent aussi être indépendants financièrement.
L'opération Papyrus permet à des personnes très vulnérables de sortir de la précarité, a souligné M.Maudet. Le projet est aussi un instrument efficace pour lutter contre le travail au noir et participe à l'assainissement de secteurs économiques qui font encore appel à des clandestins.
/ATS