Bonne année pour la BCN, malgré des revenus d'intérêts qui reculent

Volumes, recettes et bénéfice, la Banque cantonale neuchâteloise (BCN) a connu en 2019 une ...
Bonne année pour la BCN, malgré des revenus d'intérêts qui reculent

Bonne année pour la BCN, malgré des revenus d'intérêts qui reculent

Photo: KEYSTONE/THOMAS DELLEY

Volumes, recettes et bénéfice, la Banque cantonale neuchâteloise (BCN) a connu en 2019 une croissance quasi généralisée. Principale ombre au tableau, les opérations d'intérêts, coeur de métier de l'établissement, ont reculé malgré la hausse des crédits hypothécaires.

Comparer l'évolution des créances hypothécaires et celle des revenus d'intérêts permet de mesurer l'étendue du problème que représentent les taux négatifs pour la BCN et l'ensemble du secteur bancaire. Les volumes ont progressé de 1,9% sur un an à 7,95 milliards de francs alors que le résultat brut tiré de cette activité s'est contracté de 2,2% à 97 millions, selon les indications fournies mardi.

'Les marges sont sous pression, mais cela fait 20 ans (...). Je pense que l'on verra une correction sur ce phénomène lorsqu'on verra une situation un peu plus tendue sur le marché immobilier et que les acteurs devront reconstituer des marges pour rémunérer le risque de manière plus correcte', a affirmé en conférence de presse le directeur général Pierre-Alain Leuenberger. En 2019, la BCN a connu une croissance hypothécaire 'conforme au marché neuchâtelois'.

Le résultat net des opérations d'intérêts, qui comprend la couverture du risque, a enregistré une hausse de 0,9% à 96,7 millions. Le récent assouplissement de la base de calcul des taux négatifs pour les banques a 'donné un peu d'air' à la BCN, a précisé M. Leuenberger. La perspective d'une ponction des comptes d'épargne s'est éloignée. Quelques clients fortunés sont soumis aux négatifs.

Bonne tenue de la gestion de fortune

Dans ce contexte difficile, les autres activités ont compensé la faiblesse de la principale. Les recettes issues des opérations de négoce se sont ainsi envolées de 27% à 11,5 millions, en raison de transactions sur devises réalisées pour propre compte.

La gestion de fortune a permis de générer des revenus à hauteur de 26,3 millions (+0,9%). Le produit d'exploitation s'est enrobé de 2,3% à 137,8 millions.

Les charges ont pris 1,5% à 67,6 millions de francs. Le cadre règlementaire continue de se densifier et nécessite d'intégrer de plus en plus rapidement de nouvelles solutions technologiques, précise le communiqué. Pour chaque franc gagné, la banque dépense près de 49 centimes pour couvrir ses frais.

Un million de plus pour le canton

Le résultat opérationnel a gonflé de 9,4% à 64,4 millions, alors que le bénéfice net a pris 2,7% à 40,6 millions. Le canton de Neuchâtel va profiter de cette hausse et recevra 28 millions de francs de la BCN, soit un million en plus qu'au titre de 2018.

La somme au bilan s'est étoffée de 6,6% à 11,56 milliards. Les dépôts clientèle ont atteint 6,41 milliards (+2,2%).

Le président Jean Studer, qui a pris ses fonctions en juillet après avoir siégé 12 ans à la tête du conseil de la Banque nationale suisse (BNS), a souligné dans son allocution que le changement relatif que cela représente. 'La BCN a une importance considérable pour le canton' comme la BNS pour la Suisse, a déclaré l'ancien conseiller d'Etat et ex-conseiller aux Etats neuchâtelois.

Mais la Banque nationale suisse (BNS) est aussi à l'origine des taux négatifs. 'Cette expérience m'amène certes à considérer que les taux négatifs créent un environnement défavorable pour les banques. Je constate qu'à l'instar de la BCN, les banques arrivent néanmoins à trouver des solutions. Je pars du principe que la BNS mène une politique générale dans l'intérêt général du pays et pas pour un secteur économique particulier', a relativisé le Neuchâtelois.

'Je n'ai pas à l'égard de la politique que mène la BNS la même virulence dans les propos que j'entends parfois d'autres acteurs bancaires', a souligné Jean Studer. Le président a rappelé que la politique accommodante menée par la BNS a des effets positifs pour les marchés financiers, ce qui profite par ricochet aux banques.

La BCN ne fournit aucune prévision chiffrée pour 2020, mais prédit la poursuite d'une pression sur la marge d'intérêt en raison des taux négatifs et table sur une 'stabilisation des résultats'.

/ATS
 

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