Le conseil d'administration de Bouygues a décidé mardi de repousser l'offre faite par Altice, la maison-mère de l'opérateur Numéricable-SFR, pour acquérir sa filiale Bouygues Telecom, a annoncé le groupe dans un communiqué.
'Le conseil d'administration a décidé à l'unanimité, après un examen approfondi, de ne pas donner suite à l'offre non sollicitée du groupe Altice', a précisé le groupe, ajoutant que 'l'offre représente un risque d'exécution important qu'il ne revient pas à Bouygues d'assumer, en particulier en matière de droit à la concurrence'.
'Aucune réponse pleinement satisfaisante n'est apportée par Altice sur ce sujet essentiel (du droit de la concurrence, ndlr), qui serait étudié en détail par l'Autorité de la concurrence', souligne Bouygues dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion de son conseil d'administration.
Les dirigeants du groupe industriel considèrent par ailleurs que 'Bouygues Telecom est particulièrement bien placé pour bénéficier' d'une nouvelle période 'portée par le développement exponentiel des usages numériques'.
L'opérateur 'dispose d'un avantage concurrentiel fort et durable grâce à son portefeuille de fréquences et son réseau 4G reconnu comme l'un des meilleurs du marché. (...) Enfin, l'accélération de la transformation de l'entreprise conduit à une structure de coût de plus en plus compétitive', assure Bouygues dans son communiqué.
Conséquences sur l'emploi 'prises en compte'
Le groupe précise par ailleurs que le 'conseil a porté une grande attention aux conséquences de la consolidation du marché sur l'emploi ainsi qu'aux risques sociaux nécessairement liés à une telle opération'.
L'offre, si elle avait été acceptée, aurait de nouveau chamboulé le paysage des télécoms français et surtout celui de la téléphonie mobile. Le secteur avait été secoué en janvier 2012 en passant de trois à quatre opérateurs avec l'arrivée de Free, qui avait lancé une féroce guerre des prix et rebattu les cartes en terme de parts de marché.
A la tête d'un empire des médias et des télécommunications comprenant notamment les publications L'Express et Libération, Patrick Drahi avait déjà réussi en mars 2014 à s'emparer de SFR à l'issue d'une longue bataille contre Bouygues Telecom.
/ATS