Depuis peu, les entreprises suisses peuvent recourir plus facilement au chômage partiel en cas de baisse du volume de travail liée au renforcement du franc. Davantage de demandes d'indemnités ont été déposées auprès de la Confédération et les premiers effets de la mesure se font ressentir dans certains cantons.
Le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann avait annoncé le 27 janvier dernier avoir chargé le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) à autoriser le versement d’une indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail motivée par des variations de change.
Avant cette décision, 14 demandes d'indemnités de chômage partiel étaient déposées en moyenne par jour, contre 34 par la suite. Ces chiffres, révélés par le portail en ligne de la 'Neue Zürcher Zeitung', ont été confirmés à l'ats par le SECO.
Les mesures de chômage partiel permettent aux entreprises de compenser temporairement une baisse du volume de travail. Les demandes liées à une diminution du chiffre d'affaires ne sont pas prises en considération.
Peu d'effets en Suisse romande
Dans le canton de Genève, aucune augmentation sensible du recours à cette mesure n'a été relevée, souligne le secrétaire général adjoint du Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS) Laurent Paoliello. 'Nous avons en revanche enregistré beaucoup de demandes de renseignements d'entreprises, qui anticipent une éventuelle baisse d'activité'.
En janvier, le nombre d'entreprises ayant reçu l'autorisation de recourir au chômage partiel s'est établi à 24, contre 21 le mois précédent. 'Ces chiffres ne sont toutefois pas directement liés au renforcement du franc et dépendent de plusieurs facteurs', relativise M. Paoliello.
De son côté, l'économie vaudoise continue de fonctionner à plein régime, selon Roger Piccand, chef du Service de l'emploi. Une dizaine d'entreprises ont reçu l'autorisation de recourir au chômage partiel en mars prochain. En l'état actuel, 360 postes pourraient être concernés, un chiffre très faible, explique-t-il.
Il est possible que l'abandon du taux plancher induise des conséquences négatives. Mais ce n'est pas immédiat et risque de prendre un peu de temps, selon le chef du Service de l'emploi.
A Fribourg, cinq demandes d'entreprises pour du chômage partiel ont été déposées. Ces requêtes sont en cours d'examen, mais à première vue, ne concernent pas l'industrie exportation et ne sont donc pas liées à l'abolition du taux plancher, explique Jean-Marie Monnerat, responsable de la communication au Service public de l'emploi.
Dans le canton de Neuchâtel, la situation n'a pas évolué de manière notable, soulignent les services de l'emploi du canton. De novembre à janvier, entre 16 et 18 entreprises ont sollicité chaque mois des mesures de chômage partiel.
Légère hausse outre-Sarine
Remo Frei, adjoint du directeur de la division de l'emploi du canton de Berne, fait état d'une tendance légèrement différente. 'En décembre et en janvier, nous avons eu davantage de demandes qu'il y a un an'.
Le renforcement du franc suite à l'abolition du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS) explique notamment cette hausse. Le canton a reçu 41 demandes pour du chômage partiel en janvier, principalement en provenance du secteur de l'industrie.
Dans le canton de Zurich, les inscriptions préalables pour recourir aux mesures de chômage partiel ont légèrement augmenté en janvier par rapport à la même période de l'année précédente, à 55 au total, dont neuf liées au renforcement du franc. Celles-ci concernent 340 collaborateurs.
Le Tessin ressent également les premiers effets. 'Depuis le 15 janvier, nous avons reçu environ 40 demandes de chômage partiel', indique Sergio Montorfani responsable de la section du travail. Sur un an, ce chiffre a doublé.
/ATS