Clap de fin pour l'occupation de Lützerath par des militants

Les derniers militants écologistes qui protestaient contre l'extension d'une mine à ciel ouvert ...
Clap de fin pour l'occupation de Lützerath par des militants

Clap de fin pour l'occupation de Lützerath par des militants

Photo: KEYSTONE/dpa/Federico Gambarini

Les derniers militants écologistes qui protestaient contre l'extension d'une mine à ciel ouvert à Lützerath, village de l'Ouest de l'Allemagne, ont été délogés par la police lundi. Des années de mobilisation contre ce projet controversé prennent ainsi fin.

Seuls deux militants étaient encore sur place, réfugiés depuis plusieurs jours dans des tunnels creusés sous le village. Ils sont ressortis à la surface lundi, en fin de matinée, a constaté une journaliste de l'AFP.

Cet événement met fin à une vaste opération de police visant à évacuer les manifestants du site, qui durait depuis mercredi.

Les militants protestaient contre l'extension d'une mine de lignite à ciel ouvert de l'énergéticien RWE, impliquant la disparition du village de Lützerath, dans le bassin rhénan, entre Düsseldorf et Cologne.

Symbole de résistance

Ce lieu, qui est devenu un symbole de la résistance aux combustibles fossiles, avait attiré samedi des milliers de manifestants, dont la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg.

Au total, les organisateurs du mouvement ont affirmé que 35'000 personnes s'étaient rassemblées dans le village ces derniers jours, tandis que la police a évalué leur nombre à 15'000.

De nombreux militants s'étaient cachés dans des cabanes dans les arbres et sur les toits de bâtiments afin de compliquer les opérations d'évacuation.

Dimanche, les forces de l'ordre avaient délogé les 300 derniers militants qui occupaient les lieux - à l'exception de ces deux personnes, réfugiées dans les tunnels.

Désormais, la vaste fosse où s'activent, sur plusieurs dizaines de kilomètres, d'immenses machines d'excavation, va pouvoir engloutir Lützerath.

Seule victoire, amère, pour les militants : quatre hameaux, initialement destinés à être eux aussi détruits, seront finalement préservés. Un accord en ce sens a été trouvé entre RWE et le gouvernement allemand, sous la pression populaire, en octobre dernier.

'Nous n'avions jamais pensé qu'il y avait une chance de sauver cet endroit', explique, à l'AFP Thomas Schüller, un habitant de Keyenberg. Mais les années d'incertitude ont laissé des traces. Environ '90%' des habitants sont partis du hameau, anticipant la destruction prochaine de leur maison, selon M. Schüller.

'Quand la première rue s'est vidée, les autres ont suivi', se souvient cet Allemand de 51 ans.

'Plus bel endroit'

A Holzweiler, un autre village sauvé de l'engloutissement en 2014, Alexandra Brüne, 45 ans, s'interroge sur l'avenir du territoire.

'Pour moi c'est le plus bel endroit du monde', dit-elle estimant qu'il faudra '5 à 10 ans' pour que les villages de la région reprennent vie.

L'opération d'évacuation à Lützerath était politiquement délicate pour la coalition du social-démocrate Olaf Scholz qui gouverne avec les écologistes, accusés par les militants d'avoir trahi leurs engagements.

Berlin juge nécessaire l'extension de la mine pour la sécurité énergétique de l'Allemagne qui doit compenser l'interruption des livraisons de gaz russe, un motif que contestent les opposants au nom de la lutte contre les énergies fossiles.

'C'était nécessaire. Mais bien sûr que c'est un péché vis-à-vis de la politique climatique, et que nous devrions travailler à ce que cela dure le moins de temps possible', s'est défendu lundi Robert Habeck, ministre écologiste de l'Économie et du Climat.

L'opération policière a été émaillée de polémiques. Plusieurs manifestants ont accusé la police d'avoir réprimé avec 'violence' les rassemblements qui ont dégénéré en affrontements au cours desquels des dizaines de policiers et de manifestants ont été blessés.

Des véhicules de police ont été endommagés par des jets de pierres ou leurs pneus crevés, a de son côté souligné la police.

Des enquêtes ont été ouvertes dans environ 150 cas pour résistance à des agents de police, dommages matériels ou atteinte à l'ordre public, selon la même source. Douze personnes ont été arrêtées.

/ATS
 

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