David Cameron a demandé jeudi à ses partenaires européens d'être 'flexibles et imaginatifs' pour réformer l'Union européenne. Le Premier ministre britannique a fait cette déclaration lors de l'étape parisienne de sa tournée européenne.
'Ma priorité est de réformer l'Union européenne pour la rendre plus compétitive et répondre aux inquiétudes des Britanniques quant à notre appartenance (à l'UE)', a déclaré le Premier ministre britannique, tout juste réélu, à l'issue d'un entretien avec le président François Hollande. Cet échange devait être suivi d'un dîner de travail.
De son côté, le président Hollande a réaffirmé qu'il était de 'l'intérêt de l'Europe et du Royaume-Uni d'être ensemble' tout en disant son 'respect' pour ce que décidera le 'peuple' britannique. 'David Cameron présentera ses propositions et nous les discuterons', a-t-il déclaré.
'Nous voulons aider la zone euro à mieux fonctionner et nous ne voulons pas faire obstacle à une plus grande intégration', a assuré M. Cameron. 'Ce qui est important est que l'Union européenne et ses 28 membres soient flexibles et imaginatifs pour répondre à ces enjeux', a-t-il ajouté.
Allié néerlandais
Au premier jour de son offensive diplomatique, David Cameron avait auparavant rencontré pour un déjeuner le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Il est un allié sur lequel M. Cameron espère pouvoir compter avant de soumettre au pays d'ici la fin 2017 le choix entre le maintien dans l'UE ou le 'Brexit' (pour 'British exit').
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a pour sa part jugé jeudi matin 'très risqué' le référendum. 'La population britannique a été habituée à ce qu'on lui dise: 'l'Europe c'est une mauvaise chose', le jour où on va la consulter, il y a un risque qu'elle dise que l'Europe est une mauvaise chose', a-t-il estimé.
Répondre aux inquiétudes
Le Premier ministre britannique, favorable au maintien de son pays dans une union réformée, aspire notamment à rapatrier certains pouvoirs au nom de la souveraineté du Parlement britannique. Il veut également durcir les conditions d'accès aux aides sociales pour les ressortissants de l'UE.
'Le Premier ministre est catégorique en disant à nos partenaires européens que si nous ne sommes pas capables de répondre aux grandes inquiétudes du peuple britannique, nous ne gagnerons pas le référendum', a averti le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, jeudi au micro de la BBC.
Premier référendum depuis 40 ans
M. Cameron lance son offensive diplomatique après la présentation formelle jeudi au Parlement du projet de loi détaillant les modalités du référendum, qui sera débattu à partir du 9 juin.
Les Britanniques devront répondre à la question 'Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l'UE?'. Au Pays de Galles, elle sera posée en gallois, autre langue officielle de la région.
La consultation se tiendra au plus tard le 31 décembre 2017, mais pourrait être organisée dès l'année prochaine. C'est la première fois depuis 40 ans que le peuple britannique s'exprimera sur la place du Royaume-Uni dans l'UE, le seul référendum sur la question remontant à 1975.
Le Premier ministre britannique a prévu de rencontrer les dirigeants des 27 autres États membres d'ici le prochain sommet européen fin juin. ILpoursuit vendredi son offensive diplomatique en se rendant à Varsovie pour rencontrer la Première ministre polonaise, Ewa Kopacz, et à Berlin pour un déjeuner de travail avec la chancelière allemande, Angela Merkel.
/ATS