Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi qu'il retirait la signature américaine du Traité sur le commerce des armes (ATT). Ce texte, adopté en 2013 par l'ONU, vise à moraliser le commerce international des armes.
'L'Amérique rejette ce traité', a lancé M. Trump lors d'un discours à Indianapolis (Indiana) devant la National Rifle Association (NRA), puissant lobby des armes à feu. 'Nous ne ratifierons jamais ce traité', a-t-il martelé, affichant une nouvelle fois sa défiance vis-à-vis des traités internationaux et de l'organisation multilatérale dont le siège est à New York.
'J'annonce officiellement aujourd'hui que les Etats-Unis vont révoquer les effets de la signature de l'Amérique de ce traité', a-t-il déclaré. 'Nous ne laisserons jamais des bureaucrates étrangers piétiner les libertés garanties par le deuxième amendement (de la Constitution)', a-t-il ajouté.
Le texte avait été signé par le chef de diplomatie américaine John Kerry sous la présidence de Barack Obama. Il n'a cependant jamais été ratifié par le Congrès.
Il prévoit en particulier que chaque pays signataire évalue avant toute transaction si les armes vendues risquent d'être utilisées pour contourner un embargo international, violer les droits humains ou être détournées au profit de criminels. Les armements couverts vont du pistolet aux avions et navires de guerre, en passant par les missiles. Le texte porte sur tous les transferts internationaux (importation, exportation, transit, courtage).
'Lois les plus sévères' en France
A Indianapolis, Donald Trump a une nouvelle fois affirmé que de nombreuses vies auraient pu être sauvées lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris si la règlementation française sur les armes était moins stricte.
130 personnes étaient mortes et plusieurs centaines avaient été blessées dans une série d'attentats à Paris et Saint-Denis revendiqués par le groupe Etat islamique (EI). Un des commandos a tué 90 personnes dans la salle de concert du Bataclan.
'Paris, il disent qu'ils ont là-bas les lois les plus sévères au monde sur les armes', a lancé M. Trump. Comme il l'avait fait il y a un an, presque jour pour jour, devant la même audience, le milliardaire républicain est longuement revenu sur cette sombre journée du 13 novembre.
'Il n'y avait rien à faire'
'Ils ont tué une personne, une autre, une autre, une autre.. Des centaines de personnes ont été tuées et blessées ce jour-là'. 'La fusillade a duré si longtemps et il n'y avait rien à faire (...). Si une personne avait eu une arme de l'autre côté, le bilan aurait très bien pu être complètement différent', a-t-il poursuivi.
Le locataire de la Maison Blanche a encore ajouté que l'attaque n'aurait 'probablement pas eu lieu' si la réglementation sur les armes était moins stricte 'car ces lâches auraient su qu'il y aurait des gens avec des armes' sur place.
Lors de son long discours devant la NRA, M. Trump a martelé que 'préserver les libertés acquises par nos ancêtres au prix de leur vie' était un devoir absolu. Il a dénoncé ses adversaires démocrates qui, selon lui, veulent remettre en cause les fondamentaux de la Constitution américaine.
/ATS