Engagement inédit des syndicats sur l'assistance au sol à Cointrin

Les syndicats entrent dans la danse à quelques semaines du renouvellement des concessions de ...
Engagement inédit des syndicats sur l'assistance au sol à Cointrin

Engagement inédit des syndicats sur l'assistance au sol à Cointrin

Photo: Keystone

Les syndicats entrent dans la danse à quelques semaines du renouvellement des concessions de l'assistance au sol à l'aéroport de Genève, à l'origine de mouvements sociaux récents. Un accord inédit a été passé avec un acteur qui pourrait selon eux apaiser les tensions.

Actuellement, Swissport occupe 70% du volume des services au sol, contre 30% à Dnata. Le Conseil d'administration de l'aéroport doit décider en mars de renouveler ou non leur concession. Le franchissement de la barre des 15 millions de passagers pourrait aussi amener à terme un troisième acteur sur le marché, même si les syndicats estiment que les infrastructures ne sont pas prêtes.

Les conditions de travail des employés se sont détériorées en raison de la concurrence entre les deux entreprises sur les coûts, a dit jeudi devant la presse la secrétaire générale adjointe du syndicat SIT, Emmanuelle Joz-Roland. Cet élément devrait être 'un critère' important dans l'attribution des concessions, selon elle.

Or, l'entreprise zurichoise AAS, présente déjà à l'aéroport de Zurich et l'un des sept candidats, offre des garanties.

2 sièges

Un protocole d'accord inédit a même été signé avec les syndicats. AAS s'engage à reprendre le personnel nécessaire, à s'aligner sur les conditions salariales de Swissport, plus généreuses que Dnata, à reverser la moitié des bénéfices aux salariés et à leur confier deux sièges au conseil d'administration.

'Si AAS est choisi, cela permet de mettre fin aux confits sociaux qui durent depuis des années à l'aéroport', affirme le représentant du syndicat PUSH, Henri-Pierre Mullner. 'C'est absolument inédit'. AAS contribuerait de manière générale à augmenter les conditions de travail sur le site.

Si Dnata conserve sa concession, Swissport risque de baisser les salaires de 10 à 15%, selon M. Mullner. 'Des mouvements sociaux sont programmés' si cette situation se confirme.

Maladie en hausse

Des délégués syndicaux de Swissport dénoncent la généralisation des travailleurs auxiliaires depuis deux ans, au détriment des employés fixes. 'On nous en demande toujours plus sans nous donner les avantages', a indiqué l'un d'entre eux. Et de souligner que la cadence est passée de la gestion de six avions par personne par jour à 8 à 9 actuellement.

Le taux d'accidents et de maladies augmente, laissant parfois des appareils sans personne pour s'en occuper. Avec le risque de péjorer le fonctionnement de tout le site. Les compagnies aussi mettent la pression en passant d'un opérateur à l'autre et en réduisant les temps d'escale.

Avec le flux tendu, les pauses entre les arrivées et les départs des avions 'sont supprimées', selon le secrétaire syndical du Syndicat des services publics (SSP), Jamshid Pouranpir.

Les prochaines concessions entreront en vigueur en octobre prochain. AAS, lancée il y a dix ans, se dit moins exposée au rendement que ses concurrentes, propriété de groupes chinois et émirati. Une concession à Genève constituerait un moyen aussi d'augmenter ses parts de marché, actuellement environ 7%, à Zurich.

/ATS


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