Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a appelé Facebook à être plus 'proactif' face aux discours haineux. Zeid Ra'ad al Hussein s'est inquiété des propos du président Trump accusant Google, Facebook et Twitter d'un manque d'impartialité à son égard.
Cet appel fait suite à la décision inhabituelle de Facebook de bloquer des pages de membres de la junte birmane après des mois de pression pour que le premier réseau social prenne des mesures contre l'armée birmane accusée par l'ONU de 'nettoyage ethnique' contre les musulmans rohingyas.
'Lors des premières réunions que nous avons eues avec Facebook, je ne pensais pas qu'ils prenaient cela au sérieux. J'espère qu'ils se sont maintenant réveillés', a déclaré mercredi Zeid Ra'ad al Hussein, dont le mandat s'achève fin août.
'Ils doivent être prudents car s'il devait y avoir des procès pour les personnes accusées des pires crimes, nous avons vu dans la jurisprudence du passé que si vous avez (...) été complice, et je ne dis pas que Facebook l'a été, ils pourraient bien être cités à comparaître devant un tribunal', a-t-il ajouté.
'Il pourrait y avoir d'autres situations où Facebook est le média dominant dans un pays où l'on constate une détérioration de la situation des droits de l'Homme et où son rôle serait remis en question', a-t-il encore ajouté.
La bonne mesure
Le Jordanien, qui sera remplacé par l'ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, a appelé Facebook à 'ne pas attendre le début d'une crise' pour agir et à 'réfléchir de façon proactive aux mesures à prendre (...) tout en conservant la plus large place à l'exercice de la liberté d'expression'.
A ce propos, M. Zeid a fait valoir que l''autre danger' c'est que les géants de la technologie soient 'sur-réglementés, encore une fois en violation des droits de l'Homme', citant les commentaires faits mardi par le président américain à l'égard des réseaux sociaux.
Donald Trump a mis en garde Google, Twitter et Facebook, estimant que les trois réseaux sociaux manquaient d'impartialité à son égard.
/ATS