Une femme de 37 ans écope de 2 ans de prison avec sursis pour avoir déclenché une fausse alerte à la bombe et dérobé plus de 100'000 francs à son employeur. Les faits se sont produits en décembre 2015 chez Pfister Meubles, à Pratteln (BL).
Le Tribunal pénal de Bâle-Campagne a reconnu, mardi, l'accusée - une ex-cadre du magasin d'ameublement - coupable de vol, de fausse alerte, de menaces alertant la population, de faux dans les titres ainsi que d'avoir induit la justice en erreur. La prévenue avait été licenciée après avoir été démasquée.
Jugement clément
La trentenaire écope en outre d'une peine pécuniaire de 90 jours-amende avec sursis, assortie d'une amende. Elle devra rembourser l'intégralité de la somme dérobée.
La Cour n'a pas suivi le réquisitoire de la procureure. Cette dernière réclamait une peine de 3 ans de prison dont un an ferme. La défense s'est apparemment montrée plus convaincante. Elle avait demandé que la sanction ne dépasse pas 20 mois avec sursis.
Fausse alerte pour cacher le vol
L'affaire remonte au 28 décembre 2015. Souffrant d'une addiction aux jeux d'argent, l'accusée se saisit, ce soir-là, des 101'500 francs et des 515 euros contenus dans le trésor de l'entreprise. Une semaine plus tôt, cette cadre au sein du magasin de meubles avait déjà reporté d'une semaine la venue du convoyeur de fonds, histoire de faire grossir la somme gardée dans le coffre-fort.
La trentenaire emporte la grosse somme d'argent à la maison et la dépose le lendemain matin dans une cave qu'elle loue. Le 29 décembre, elle informe son supérieur qu'elle vient de recevoir un appel téléphonique faisant état d'une alerte à la bombe. Le magasin est évacué et fouillé avec l'aide de chiens. La police boucle les environs, dont de nombreux magasins, parmi lesquels un IKEA et un Conforama, ainsi qu'une sortie d'autoroute.
A travers cette fausse alerte, la prévenue a voulu gagner du temps et empêcher le convoyeur de fonds d'accéder au magasin, a-t-elle expliqué à la Cour. Elle voulait ainsi empêcher que son vol ne soit découvert.
Aveux après deux semaines
Au lieu de restituer l'argent, elle le cache pourtant dans une autre cave, au soir de la fausse alerte à la bombe. Lorsque la disparition de l'argent est constatée au magasin, elle déclare avoir déjà constaté la veille que le coffre-fort était vide.
La trentenaire passera finalement aux aveux deux semaines plus tard, après que les enquêteurs ont découvert qu'aucun appel anonyme n'était parvenu à l'entreprise sous forme d'alerte à la bombe. Elle est alors mise, du même coup, à la porte par son employeur.
Sur la somme volée, 60'000 francs ont pu être saisis. L'accusée a dépensé le reste en jouant au casino, pour faire des achats et pour payer ses factures.
250 visites au casino en 2015
Face aux juges, la prévenue a admis une addiction aux jeux d'argent. Celle-ci l'a poussée à cet acte criminel. En 2015, elle s'était rendue au casino à 250 reprises, selon l'acte d'accusation. En avril 2015, elle y avait gagné plus de 114'000 francs, argent qu'elle a ensuite presque entièrement dépensé en jouant au cours des mois suivants.
En été 2015, l'accusée a, en outre, falsifié un extrait de son compte bancaire qu'un casino avait exigé de la part de cette cliente si assidue. Cette tromperie lui vaut d'être reconnue coupable de faux dans les titres.
Entretemps, la trentenaire suit une thérapie de groupe. Face à la Cour, elle a répété ses regrets. Ouverte aussi à d'autres formes de thérapies, elle présente un risque 'modéré' de récidive, selon une expertise psychiatrique. La peine infligée par le tribunal est assortie d'une obligation de continuer à suivre une thérapie. Quant aux magasins lésés par la fausse alerte à la bombe, ils pourront faire valoir leurs exigences devant la Cour civile.
/ATS