La France propose une indemnisation de 80 à 100 millions d'euros (de 88 à 110 millions de francs) au groupe électrique EDF pour la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, près de la frontière. La fermeture du site est agendée en 2018.
L'offre, formulée début mai par courrier par la ministre de l'environnement Ségolène Royal au PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, est bien en deçà des attentes du groupe, qui tablait sur un dédommagement d'au moins deux milliards d'euros selon le quotidien Le Monde. L'AFP a eu copie de documents évoquant cette fourchette.
Selon la lettre de Mme Royal, le 'poste d'indemnisation relatif au manque à gagner est neutre' car la fermeture de la centrale, doyenne du parc nucléaire français, permettrait d'éviter des coûts de fonctionnement et des investissements importants qui auraient été nécessaires pour prolonger sa durée d'exploitation au-delà de 40 ans.
Les indemnisations seraient avant tout dévolues au reclassement des salariés de la centrale, est-il précisé dans ces documents, rappelant l'objectif d'éviter tout licenciement. Fin avril, lors d'une audition au Sénat, M. Lévy avait estimé qu'EDF allait subir un 'préjudice' du fait de la privation d'un outil nucléaire 'qui fonctionne bien'.
Aucun 'blocage'
La fermeture de Fessenheim, promise par François Hollande lors de sa campagne de 2012 et réclamée par les écologistes ainsi que par la Suisse et l'Allemagne, pays voisins de la centrale, est fixée à l'horizon 2018. La procédure de fermeture du site, qui emploie 1100 personnes en direct, doit en principe commencer cet été déjà.
Selon le ministère français de l'environnement, les échanges avec EDF 'sont constructifs et réguliers'. Interrogé vendredi par l'AFP, le groupe EDF a refusé de parler de 'blocage' avec l'Etat français.
/ATS