Les entretiens sur le programme nucléaire iranien qui se sont tenus à Genève au printemps 2015 ont bien été espionnés. Le Ministère public de la Confédération (MPC) l'a confirmé, mais il a décidé de suspendre son enquête faute de pouvoir identifier les coupables.
Les investigations ont permis d'établir qu'un grand nombre d'ordinateurs ont été infectés par un maliciel dans l'hôtel genevois où se sont tenus les entretiens des ministres des affaires étrangères de l'Iran, des Etats-Unis, de la France, de la Chine, de la Russie et de l'Allemagne.
Ce maliciel a été développé à des fins d'espionnage et sert pour l'essentiel à recueillir des données à partir des ordinateurs infectés. Le MPC confirme ainsi des informations diffusées par la radio-télévision alémanique SRF sur son site internet. Une perquisition le 12 mai 2015 avait permis de saisir du matériel informatique.
Les recherches effectuées ne fournissent toutefois aucun soupçon par rapport à des auteurs concrets. Même s'ils ont passibles de poursuite pénale, les éléments ne peuvent pas être attribués à une personne déterminée.
C'est pour cette raison que le Ministère public de la Confédération a suspendu la procédure ouverte en mai 2015 sur la base d'informations du Service de renseignement de la Confédération (SRC). Une société de sécurité informatique basée en Russie venait alors d'identifier un virus très difficile à détecter et évoquait une surveillance menée en 2014 et 2015.
L'accord sur le nucléaire iranien a finalement été conclu le 14 juillet 2015. Il prévoit la levée d'une partie des sanctions internationales contre Téhéran, en échange de son engagement à renoncer à l'arme nucléaire.
/ATS