François Hollande s'est plongé jeudi au coeur du 'secret' industriel et intellectuel de la Suisse, qu'il a vanté au terme de son passage à Zurich et Lausanne. Le président français a refermé sa visite par un bain de foule à Ouchy, où il passait autrefois ses vacances.
Après les discussions politiques de mercredi, M. Hollande a approfondi sur le terrain sa volonté de coopérer davantage avec la Suisse. Comme la veille à Berne, cette rencontre avec la population à Ouchy, où quelque 200 personnes s'étaient déplacées, a donné lieu à de nombreux 'selfies'.
Cette visite d'Etat 'nous a permis de découvrir la Suisse telle qu'elle est: innovante, ouverte, industrielle, capable d'accueillir ce qu'il y a de mieux, comme l'illustre l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL)', a déclaré François Hollande auparavant au 'Learning Center'. 'Les ministres français n'ont qu'à copier', a-t-il ajouté.
Symbole de la nouvelle phase ouverte mercredi avec la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga après plusieurs années de tensions fiscales, il a conclu que le secret de la Suisse 'n'est pas bancaire'. L'occasion aussi de lier cette capacité d'innovation à la libre circulation. Un principe qu'il avait considéré à nouveau mercredi comme intangible en évoquant les conséquences de la votation contre l'immigration de masse.
Faveurs auprès de Maillard
'Quand on atteint votre niveau, on ne doit avoir peur de rien, ni des autres, ni de soi-même. La libre circulation permet à la Suisse d'être encore plus grande qu'elle n'est', a déclaré François Hollande.
Le passage du président français s'est aussi concrétisé par l'annonce d'un accord entre l'EPFL et l'Ecole polytechnique, basée en région parisienne. Sur le site lausannois, il a pu découvrir des start-up au début de leurs travaux dans le Parc de l'innovation ainsi qu'une ancienne jeune pousse aujourd'hui connue dans le monde entier, Logitech.
Accueilli par le gouvernement vaudois in corpore, M. Hollande a eu droit aux faveurs du rappel historique de la part de Pierre-Yves Maillard. 'Vos deux prédécesseurs de la Ve République qui sont venus nous visiter sont aussi les seuls qui ont été réélus', a affirmé le président du Conseil d'Etat, soulevant rires et applaudissements de l'auditoire.
Formation professionnelle ou encore culture
De recherche, il avait aussi été question à la Haute école des arts de Zurich (Zhdk). Le président français a assisté à la présentation d'un simulateur de vol d'oiseau et de l'étude des bruits émis par les plantes en croissance. Il a aussi droit à une démonstration d'étudiants danseurs, avant d'y rencontrer des représentants économiques suisses et français.
A cette occasion, les deux présidents ont évoqué les échanges franco-suisses en termes d'investissements et de travailleurs. François Hollande a salué l'esprit innovant et formateur de l'économie suisse, 'particulièrement dynamique'.
Après avoir rencontré des apprentis dans une entreprise de construction métallique à Hedingen (ZH), il a cité en exemple le système helvétique de formation professionnelle 'qui mérite d'être traduit en pratique française'.
Attendu au Gothard en 2016
La visite de cette entreprise active sur l'énergie verte n'était pas anodine pour une autre raison. La transition énergétique est un domaine prioritaire de collaboration économique ciblé par le président français. La conférence sur le climat de décembre à Paris constituera un levier pour les richesses et l'emploi, a-t-il ajouté.
Il a aussi répété vouloir renforcer les liens dans les nouvelles technologies et du numérique en particulier ainsi que dans les infrastructures. Faisant allusion à l'inauguration du tunnel ferroviaire de base du Gothard l'an prochain, le plus long au monde, il a lancé: 'Je serai obligé de revenir! Ce sera un plaisir.'
Mme Sommaruga a de son côté souligné l'apport des nouvelles technologies et de la culture au développement de la Suisse. 'Les échanges entre la Suisse et la France ne sont pas seulement économiques, ils sont aussi humains, linguistiques et culturels. Si nous pouvons intensifier nos collaborations, nous ferons du bien aux deux pays', a déclaré la présidente de la Confédération.
/ATS