Les cigarettes électroniques sont 95% moins dangereuses que les cigarettes traditionnelles. C'est le constat d'une étude d'experts britanniques qui suggèrent sa prescription pour lutter contre le tabagisme traditionnel.
Les cigarettes électroniques peuvent 'changer la donne pour la santé publique', assure le Pr Ann McNeill, du King's College de Londres, coauteure de cette étude commandée par les autorités sanitaires britanniques (PHE).
'Pour certaines personnes qui trouvent difficile d'arrêter (de fumer) en utilisant les méthodes traditionnelles, les cigarettes électroniques peuvent représenter une nouvelle solution', note de son côté le Pr Kevin Fenton, un responsable de la PHE.
Les médecins britanniques ne sont actuellement pas autorisés à prescrire de cigarette électronique, mais les experts à l'origine de cette étude espèrent que l'Agence britannique de contrôle sanitaire (MHRA) leur en donnera bientôt la possibilité.
Un outil supplémentaire
'Pour le moment, il n'y a pas de produits sous licence pouvant être utilisés pour des besoins médicaux et c'est l'une des raisons pour laquelle nous soutenons la MHRA pour qu'elle s'assure que des cigarettes électroniques sûres et encadrées puissent être proposées pour des besoins médicaux', poursuit le Pr Fenton.
'Une fois que cela aura été agréé, et que nous aurons les produits dans les tuyaux, ils pourront être intégrés à l'arsenal des outils disponibles pour aider les patients à arrêter de fumer', a-t-il dit.
'Les cigarettes électroniques ne sont pas complètement dénuées de risque, mais en comparaison avec le tabac, les preuves dont nous disposons montrent qu'elles ne comportent qu'une fraction de sa dangerosité', a-t-il insisté.
A l'encontre des conclusions de l'OMS
Quelque 2,6 millions de personnes vapotent dans le pays, alors qu'environ 80'000 personnes meurent chaque année en Angleterre à cause du tabagisme. Selon le Pr Peter Hajek, de la Queen Mary University de Londres, 'les fumeurs qui passent au vapotage réduisent presque tous les risques que fumer fait peser sur leur santé'.
Cette étude financée par des fonds publics va à l'encontre des conclusions d'un rapport de l'Organisation mondiale de la santé datant d'août 2014. Ce rapport de l'OMS préconisait un encadrement strict de l'usage de la cigarette électronique, notamment l'interdiction de son utilisation en milieu fermé et de sa vente aux mineurs.
Une autre étude fait débat
Les experts soulignent également qu'il n'y pas de preuve démontrant que les e-cigarettes incitent les vapoteurs à se tourner vers le tabagisme classique.
La question fait toutefois débat, et une autre étude publiée mardi aux Etats-Unis dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) montre que les adolescents utilisant des cigarettes électroniques ont plus tendance à commencer à fumer du tabac que ceux n'ayant jamais essayé le vapotage.
Cette étude a porté sur 2530 collégiens de Los Angeles en Californie qui au départ, à l'automne 2013, avaient tous indiqué n'avoir jamais fumé de tabac. Ils étaient alors âgés de 14 ans et se trouvaient pour la plupart dans l'équivalent de la classe de troisième. Un an après, 25% des vapoteurs ont dit avoir essayé le tabac (cigarettes ou cigares) contre 9% pour ceux n'ayant jamais vapoté.
Selon un rapport des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies publié en avril, l'usage de la cigarette électronique a triplé chez les jeunes Américains en à peine un an et dépasse pour la première fois celui des produits conventionnels.
/ATS