Une procédure d'adjudication concernant les services de sûreté de Genève Aéroport est entachée de dysfonctionnements détaillés jeudi par la Cour des comptes. Les magistrats émettent quatre recommandations pour gérer le risque de fraude.
Les notations de certains experts ont été modifiées sans qu'ils en soient informés, indique la Cour des comptes qui avait été sollicitée par le Conseil d'administration de Genève Aéroport pour investiguer sur cette procédure. Autre problème: un collaborateur mentionné comme faisant partie du groupe d'évaluation des offres n'a finalement pas participé à l'appel d'offres.
Enfin, un haut cadre, qui avait été écarté de la procédure pour éviter tout conflit d'intérêts, a procédé à l'ouverture des offres, souligne la Cour des comptes. Son communiqué intervient au lendemain de l'annonce de Ministère public de l'ouverture d'une procédure pénale contre le chef de la sûreté de Genève Aéroport et le responsable d'une société de sécurité pour corruption notamment.
La Cour des comptes, qui avait transmis en mars au Ministère public les éléments découverts, avait dû cessé ses investigations pour que la justice puisse faire son travail. La communication mercredi du Ministère public sur cette affaire lui a permis de transmettre ses conclusions dans un premier temps au Conseil d'administration de Genève Aéroport et ensuite à la presse.
Les magistrats ont émis quatre recommandations visant à 'restaurer rapidement une culture éthique adéquate ainsi qu'à gérer le risque de fraude'. Ils demandent notamment que le Conseil d'administration s'assure que les alertes lancées à l'interne soient traitées avec diligence.
/ATS