Giscard ne veut pas entendre parler d'un « Brexit »

L'un des précurseurs de l'Union monétaire, Valéry Giscard d'Estaing, souhaite que le Royaume-Uni ...
Giscard ne veut pas entendre parler d'un « Brexit »

Giscard ne veut pas entendre parler d'un

Photo: Keystone

L'un des précurseurs de l'Union monétaire, Valéry Giscard d'Estaing, souhaite que le Royaume-Uni demeure au sein de l'UE. L'ancien président français estime que Londres ne peut pas demander que les décisions internes à la zone euro soient soumises à son feu vert.

'Je souhaite vivement que les Britanniques restent parce qu'un départ fera du tort à l'Europe et à la Grande-Bretagne', a déclaré Valéry Giscard d'Estaing à l'agence Reuters, lors d'un entretien dans son bureau parisien. 'Dans un monde qui se caractérise à l'heure actuelle par la désorganisation et par la violence, ce n'est pas la peine d'ajouter la désorganisation en Europe', selon lui.

L'ancien locataire de l'Elysée entre 1974 et 1981 estime que la construction européenne pourra être relancée par les pays qui souhaitent aller de l'avant une fois un accord trouvé avec les Britanniques et après l'élection présidentielle française de 2017.

'Confusion totale'

Rappelant que, depuis le début de la construction européenne, 'la Grande-Bretagne s'est tournée dans une position un peu latérale par rapport au système', Valéry Giscard d'Estaing déplore 'une confusion totale'. 'Il y a deux projets européens. Il y a le projet de culture anglo-saxonne, qui est le projet à 28, basiquement commercial, et il y a un projet de l'Europe continentale d'une structure politique sur le continent européen', observe l'ancien chef de l'Etat.

'Ces deux projets sont compatibles, mais ce ne sont pas les mêmes', selon lui. 'Il y a un groupe de pays qui veulent s'intégrer davantage, ce sont les pays fondateurs de l'UE, mais les autres veulent garder le système qui a besoin d'être réorganisé et simplifié.'

Compétence exclusive

Pour lui, 'certains dirigeants européens, notamment britanniques, sont un peu embarrassés de voir une intégration se poursuivre dans leur voisinage et en dehors d'eux'. 'Il faut être clair vis-à-vis non seulement des Britanniques mais de tous les pays en dehors de la zone euro, sur le fait que les décisions qui concernent strictement la zone euro, soit des aspects monétaires, budgétaires et peut-être bientôt d'endettement, sont de la compétence de la zone euro.'

Pour Valéry Giscard d'Estaing, 'la Grande-Bretagne ne peut pas demander que les décisions internes à la zone euro soient soumises à son approbation'.

Début février, le président du Conseil européen Donald Tusk a présenté des propositions pour tenter d'éviter une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Elles prévoient la possibilité pour des pays de refuser de participer à une plus grande intégration sans pour autant leur donner un droit de veto. Elles seront discutées jeudi et vendredi au Conseil européen à Bruxelles.

/ATS


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