Le tribunal administratif de Lyon a annulé mardi l'autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, un désherbant contenant du glyphosate commercialisé par Monsanto. Pour lui, une 'erreur d'appréciation' a été commise au regard du principe de précaution'.
Le tribunal a estimé que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait commis cette erreur d'appréciation au regard du principe de précaution' en autorisant ce produit le 6 mars 2017.
Le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN) avait saisi en mai 2017 la justice pour réclamer le retrait de ce désherbant, utilisé notamment sur les cultures légumières et fruitières.
'Décision majeure'
'C'est une décision absolument majeure, car elle devrait concerner tous les Roundup, le tribunal considérant que tous les produits contenant du glyphosate sont probablement cancérogènes', s'est félicité l'avocate de la CRIIGEN, Me Corinne Lepage. Celle-ci a salué une décision judiciaire 'très motivée'.
Cette décision intervient alors que le débat fait rage en France et en Europe, y compris en Suisse, sur la potentielle dangerosité du glyphosate, principe actif du Roundup de Monsanto, filiale depuis 2018 du géant allemand de la chimie Bayer.
Depuis le 1er juillet 2015, l'Anses a procédé pour des raisons de sécurité sanitaires au retrait de 147 autorisations de mise sur le marché de produits contenant certaines substances actives, dont 126 produits à base de glyphosate associé à la tallowamine en juin 2016.
Postulat en Suisse
En Suisse, le Conseil national a soutenu en septembre 2018 un postulat d'Adèle Thorens (Verts/VD) demandant au Conseil fédéral d'établir un rapport sur la question d'un abandon progressif du glyphosate.
/ATS