Les pilotes de Lufthansa, en conflit avec la direction sur les salaires, ont repris leur grève mardi, perturbant fortement le trafic de la compagnie aérienne allemande qui a dû annuler plus de 800 vols. La Suisse est également touchée.
Environ 82'000 passagers sont affectés par les débrayages, a précisé l'entreprise. Le mouvement est appelé à se poursuivre au moins jusqu'à mercredi. La compagnie va devoir renoncer à assurer quelque 890 liaisons.
Le mouvement a des répercussions sur sol helvétique. Mardi, cinq rotations entre Genève et Francfort ont été annulées. L'aéroport de Bâle est également affecté, souligne à l'ats une porte-parole de Lufthansa. Des suppressions de vols vers Francfort sont aussi à attendre.
A l'aéroport de Zurich, des annulations concernant Francfort sont également à prévoir. Les liaisons entre la Suisse et Munich ainsi qu'avec Hambourg ne sont, par contre, pas concernées.
Bras de fer
Le groupe avait tenté lundi de faire interdire la grève, via un recours en justice. Mais le tribunal du travail de Munich, au sud de l'Allemagne, a rejeté sa demande, comme l'avait fait son homologue de Francfort une semaine plus tôt.
La compagnie avait interjeté appel de la décision du tribunal bavarois, avant de finalement retirer sa requête, a indiqué un porte-parole, sans vouloir commenter davantage.
Le bras de fer entre le syndicat et la direction dure depuis avril 2014. Et une issue semble très lointaine, tant les deux parties campent sur leurs positions.
Vers une poursuite de la grève
Le syndicat n'a pas exclu une poursuite de la grève. Le mouvement a débuté mercredi dernier et a repris mardi, après une pause de deux jours dimanche et lundi.
'Il peut toujours y avoir des grèves tant que nous n'obtenons pas d'offre sur laquelle nous pouvons négocier', a déclaré un dirigeant de l'organisation syndicale, Jörg Handwerg, dans un entretien au quotidien Süddeutsche Zeitung.
Mettant en avant l'absence d'augmentations salariales depuis plus de cinq ans, alors même que l'entreprise faisait des bénéfices, Cockpit réclame rétroactivement une revalorisation moyenne de 3,66% par an sur cette période.
Lufthansa rejette catégoriquement cette revendication. L'entreprise a proposé une prime représentant 1,8 mois de salaire pour compenser l'absence de revalorisations depuis 2012, ainsi qu'une augmentation salariale de 4,4% sur deux ans, ce qu'a refusé Cockpit.
'Les 4,4% n'étaient qu'une partie d'un paquet global' qui comprenait aussi des réductions de retraites, a assuré M. Handwerg.
Lufthansa affirme payer ses pilotes largement mieux que la concurrence. Selon la direction, un co-pilote en début de carrière gagne 6550 euros (6974 francs) bruts par mois, un commandant en fin de carrière plus de 22'000 euros.
/ATS
