La démocrate Hillary Clinton, candidate malheureuse à la présidentielle américaine de 2016 face à un novice en politique, affirme qu'elle ne se représentera plus. Elle reconnaît que sa défaite contre Donald Trump reste encore très douloureuse. Elle admet des erreurs.
'Cela reste très douloureux, ça fait très mal', a reconnu Mme Clinton, 69 ans, dans une longue interview accordée à l'émission CBS Sunday Morning, la première d'une série pour promouvoir son nouveau livre 'What Happened' ('Ça s'est passé comme ça', éditions Fayard, 20 septembre), qui parle de sa campagne. 'J'en ai fini d'être candidate', a-t-elle affirmé.
Si elle tient parole, elle marque ainsi la fin d'une longue carrière politique qui l'a vue devenir en 2016 la première femme candidate à la présidentielle d'un grand parti américain. Et cela après huit ans comme sénatrice de New York, quatre ans comme secrétaire d'Etat de Barack Obama et huit ans comme Première dame lors des deux mandats de son mari Bill Clinton.
'Les forces à l'oeuvre en 2016 ne ressemblaient à rien de ce que j'avais vu ou lu', dit-elle, c'était 'la tempête parfaite'. Elle reconnaît l'échec de sa stratégie de tenter d'offrir des solutions aux électeurs en colère, déçus ou laissés pour compte que le milliardaire a su si bien séduire.
'Assommée et totalement épuisée'
'Un tas de gens ne voulaient pas entendre parler de mes plans. Ils voulaient que je communie dans leur colère. Et j'aurai dû m'y prendre bien mieux pour leur faire comprendre que je les comprenais', a-t-elle reconnu.
Elle juge que sa plus grande erreur a été d'utiliser un serveur personnel pour ses courriels alors qu'elle était Secrétaire d'Etat. Une erreur qui lui a valu des attaques incessantes de ses adversaires républicains et une enquête funeste du FBI, qui in fine a été abandonnée.
Mme Clinton, souvent présentée comme une froide calculatrice, a aussi reconnu le vide terrible qu'elle a ressenti après sa défaite surprise et ce malgré une large avance dans le vote populaire.
'J'ai ressenti un énorme sentiment d'abandon, une perte de sentiments, de direction et de tristesse', a-t-elle confié. Pour se guérir, elle s'est promenée beaucoup dans les bois, a rangé les placards, et 'bu une bonne quantité de Chardonnay'. 'C'était une transition très dure', avoue-t-elle. 'J'ai vraiment eu du mal, je ne ressentais rien, je n'arrivais pas à réfléchir, j'étais juste assommée et totalement épuisée'.
/ATS