Il faudra cinq ans pour démanteler la raffinerie de Collombey-Muraz

Le démantèlement de la raffinerie de Collombey-Muraz va démarrer dans le courant du second ...
Il faudra cinq ans pour démanteler la raffinerie de Collombey-Muraz

Il faudra cinq ans pour démanteler la raffinerie de Collombey-Muraz

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le démantèlement de la raffinerie de Collombey-Muraz (VS) va démarrer dans le courant du second semestre 2020. Celui-ci se déroulera en deux phases pour une durée globale de cinq ans. La parcelle sera ensuite réaffectée.

Le 13 janvier 2015, Tamoil Suisse SA, propriétaire des lieux, annonçait l'arrêt de ses activités. Les 238 salariés du site perdaient alors leur emploi. Comme elle s'y était engagée, la société, dont le siège social est à Vernier (GE), avait annoncé, en 2019, sa volonté de démanteler sa structure de Collombey-Muraz, faute de repreneur crédible.

'Nous avons reçu une cinquantaine d'offres pour redémarrer les activités pétrolières, mais aucune n'a été jugée sérieuse', a résumé mardi le directeur de Tamoil Suisse SA (TTSA), Stéphane Trachsler, lors d'une conférence de presse.

D'abord les citernes

Le démantèlement démarrera durant le second semestre de 2020. 'Il concernera les 54 citernes du site pour un volume de 461'000 m3, soit la consommation en hydrocarbures de l'ensemble du Valais durant un an. Ces structures seront toutes démontées', a précisé le patron de TTSA. 'Un appel d'offres a été lancé, fin 2019'. Lorsque celui-ci aura abouti, les travaux seront mis à l'enquête publique.

Les autres équipements - près d'un millier - seront ensuite démantelés. 'Des discussions sérieuses sont en cours avec une société européenne prête à racheter l'ensemble de ces unités afin de les délocaliser' [en Afrique, Asie ou Amérique latine, ndlr], révèle Stéphane Trachsler.

'Si nous trouvons un accord avec une entreprise, celle-ci prendra à sa charge le démantèlement et le transport'. Sont principalement concernés 90 kilomètres de tuyaux et 30'000 tonnes d'acier. L'ensemble des travaux devrait durer environ cinq ans.

Créer de l'emploi

'Ce site n'est plus un poids mais une opportunité au vu de la surface à disposition [116 hectares, ndlr] en zone industrielle', a indiqué Yannick Buttet, le président de Collombey-Muraz. 'Le but est d'amener de l'activité économique dans la commune et davantage d'emplois que ceux qui ont été perdus'.

En matière environnementale, des analyses avaient fixé à 2% le volume d'assainissement à effectuer. Deux parcelles seront ainsi excavées sur quelques dizaines de mètres cubes et trois autres bénéficieront d'injection d'air dans la nappe phréatique. Le coût total est estimé à quatre millions de francs.

Tamoil Suisse SA a jusqu'en 2028 pour effectuer ces travaux. 'Depuis 2015, quelque 835 échantillons ont été prélevés. Pas moins de 159 forages ont été effectués et 18 rapports d'investigations ont été rendus', a rappelé Stéphane Trachsler. Des chiffres validés par le Service valaisan de l'environnement.

Quel avenir?

Reste à définir l'affectation future du site. La commune de Collombey-Muraz ne cache pas son souhait d'y voir émerger une industrie plus légère, tournée vers l'avenir. TTSA voudrait vendre ses 116 hectares d'un seul tenant. 'Un futur projet industriel n'est pas du tout en contradiction avec la pollution des sous-sols', analyse Yves Degoumois, le chef de section des sites pollués, des déchets et du sol au Service de l'environnement de l'Etat du Valais.

Pour l'heure, aucune offre concrète n'est parvenue au groupe pétrolier. 'Si Tamoil devait choisir de vendre le terrain, la commune fera une offre', a rappelé Yannick Buttet. Outre des emplois, la surface pourrait permettre de créer un pont entre la zone industrielle et celle d'Aigle (VD).

Concernant son centre de distribution d'Aigle, Tamoil veut le conserver 'au moins pour vingt ans'. Quelque 40 wagons-citernes y sont acheminés quotidiennement afin d'alimenter une partie de la Suisse romande.

/ATS
 

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