Président d'Innosuisse, André Kudelski estime que la future agence suisse de l'innovation doit disposer de la capacité à prendre des risques. 'Le risque de réussir, mais aussi de tester quelque chose qui ne marchera pas forcément', détaille-t-il.
'Il ne s'agit pas de prendre des risques pour la beauté du geste, mais pour se donner la chance de réussir un pari risqué', explique l'industriel vaudois, dans une interview publiée dans Le Matin Dimanche. Du fait de la globalisation et de la numérisation, le monde évolue encore plus vite que par le passé, explique-t-il.
En matière d'innovation, le président d'Innosuisse, qui débutera ses activités dès l'an prochain, estime que la Suisse fait preuve d'efficacité dans la continuité et l'amélioration des modèles existants. 'En revanche, nous rencontrons plus de difficultés lorsqu'il s'agit d'aborder des problématiques de manière disruptive, sous un angle totalement nouveau ou différent, voire inattendu.'
Disposant d'une enveloppe financière de près d'un milliard de francs pour une période de quatre ans, jusqu'en 2020, Innosuisse bénéficie d'une dotation correcte, compte tenu de la taille de la Suisse, poursuit le patron du groupe Kudelski, actif notamment dans les technologies de cryptage. Mais en regard des défis qui se posent, des moyens encore plus importants pourraient avoir un effet bénéfique, note-t-il.
Recherche décisive
Pour mémoire, la nouvelle agence remplacera la Commission de la technologie et de l'innovation (CTI). Cette réforme votée par le Parlement en juin 2016 vise à donner davantage de souplesse et d'efficacité. Les responsabilités seront plus clairement réparties entre les quatre organes de l'institution.
De l'avis de M. Kudelski, les activités de recherche et développement (R&D) jouent un rôle plus important que les infrastructures physiques du XIXe siècle. 'Aujourd'hui, le savoir-faire et la recherche sont, avec le vecteur de la digitalisation, la source de richesse du XXIe siècle.'
/ATS