La croissance économique devrait s'établir à 2% en Suisse et 3% dans le monde en 2019, selon l'ONU. Les 'signes' d'un pic atteint sont 'de plus en plus nombreux', notamment l'intensification des tensions commerciales et le Brexit, a-t-elle dit lundi dans un rapport.
'Nous sommes raisonnablement confiants à court terme', a affirmé devant la presse à Genève le directeur de la division sur la mondialisation à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) Richard Kozul-Wright. La différence avec l'année dernière ne devrait pas être significative.
Pour 2020, la croissance devrait légèrement s'effriter à 1,7% en Suisse mais rester stable à 3% dans le monde. Mais à plus long terme, l'ONU alerte sur la durabilité de ces données. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se dit inquiet 'face à l'augmentation des défis financiers, sociaux et environnementaux'.
En 2018, la croissance était de 3,1%, dont plus de 2% dans les pays développés et 2,3% en Suisse, selon les estimations onusiennes. Parmi les autres indicateurs sur la Suisse, la hausse de l'inflation devrait passer de 0,8% à 1,3% en 2019 et même 1,7% en 2020. Le chômage devrait rester stable à 4,5% puis 4,6%.
La politique budgétaire du président américain Donald Trump a compensé le ralentissement dans les autres économies importantes. En 2019, l'effet de la stimulation fiscale observé l'année dernière ne se fera plus sentir et la croissance devrait reculer à 2,5% dans ce pays, puis à 2% l'année suivante.
Commerce mondial en hausse
Dans l'UE, l'économie devrait progresser de 2%. Mais de nombreux facteurs pourraient altérer cette prévision, du Brexit au cadre fiscal, affirme un responsable de la Commission économique pour l'Europe (CEE-ONU). Une amélioration en Grande-Bretagne pourrait toutefois être observée en 2020.
La croissance diminuera un peu en Chine à 6,3%. Les conséquences de 'la guerre des tarifs commencent à affecter' ce pays, explique également M. Kozul-Wright. Quelques grands exportateurs de biens devraient observer une augmentation modérée. Alors même que l'ONU prévoit un recul de la croissance du commerce mondial qui devrait s'établir à entre 3 et 4% dans les deux prochaines années, selon des prévisions 'optimistes'.
Si elles se poursuivent, les tensions entre les Etats-Unis et la Chine pourraient contribuer à un ralentissement de l'investissement, une augmentation des prix à la consommation et une diminution de la confiance des entreprises. Les filières mondiales seraient perturbées et les finances des pays émergents fragilisées.
Malgré les tarifs imposés par M. Trump, la contribution des Etats-Unis au commerce n'a pas 'insignifiante' en 2018, relève M. Kozul-Wright. Celle de l'UE a en revanche diminué.
Climat et économie
Côté pays en développement, la croissance par habitant devrait continuer à se réduire ou à être basse dans la plus grande partie de l'Afrique, dans l'ouest de l'Asie et en Amérique latine. Dans ces régions, près d'un quart des habitants sont victimes d'extrême pauvreté. Cette situation menace de nombreux Objectifs de développement durable (ODD).
Il faudra notamment que les affaires progressent de plus de 10% en Afrique pour éliminer la pauvreté extrême d'ici 2030. D'autant plus que le rythme soutenu de la progression mondiale de l'économie ces dernières années masque les déséquilibres et le fort endettement.
Parmi les autres facteurs visés, le changement climatique doit être pris en compte par l'économie. Les émissions mondiales de CO2 devront diminuer bien avant 2030, explique encore l'ONU.
/ATS