Le Tribunal pénal fédéral a prononcé mercredi une mesure stationnaire contre le Syrien accusé d'avoir menacé la rédaction du journal Charlie Hebdo. En outre, il a ordonné l'expulsion pour cinq ans de cet homme de 30 ans souffrant d'une grave maladie psychique.
Le tribunal a considéré que l'irresponsabilité de l'accusé au moment où il a proféré ses menaces contre le magazine était établie. Cette irresponsabilité constatée par l'expertise psychiatrique justifie la décision du tribunal, a expliqué la présidente de la Cour des affaires pénales.
Vu la grave schizophrénie paranoïde chronique dont souffre le prévenu, le risque de commission d'autres délits est considéré comme élevé. Une mesure thérapeutique stationnaire dans une institution fermée doit être prononcée, a poursuivi la magistrate. Cette mesure est également dans l'intérêt de cet homme.
'Pas de signe d'intégration'
Il n'y a aucun signe que l'accusé souhaite ou ait tenté de s'intégrer au sein de la société suisse, a constaté la présidente. L'intéressé a perdu son travail en raison de son 'fanatisme religieux' et il vit de l'aide sociale.
L'homme a lui-même répété qu'il souhaitait se rendre dans un pays musulman. Cela atteste de sa volonté de ne pas rester en Suisse. Même après une thérapie réussie, le risque de récidive demeurera élevé, a ajouté la juge. L'intérêt public à l'expulsion l'emporte sur celui de l'accusé à demeurer dans notre pays.
Prévenu de tentative de contrainte, cet homme de 30 ans est accusé d'avoir menacé de mort la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2023. Il entendait dissuader ainsi le journal de publier des caricatures du prophète Mahomet.
/ATS
