Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a réalisé 10,3 milliards de dollars de bénéfice net au quatrième trimestre, soit 8% de moins que l'an passé, d'après un communiqué publié mercredi.
Le géant des réseaux sociaux qui veut se réinventer avec le métavers a déçu les investisseurs: son titre dévissait d'environ 20% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Le groupe californien est parvenu à un chiffre d'affaires dans la fourchette haute de ses prévisions, 33,67 milliards de dollars. Mais pour le trimestre en cours il ne table 'que' sur 27 à 29 milliards de revenus, une perspective qui n'enchante pas le marché, habitué à plus de croissance de la part de la société.
Meta a expliqué avoir plus de mal à retenir l'attention des utilisateurs à cause de la concurrence et a aussi indiqué qu'ils passaient plus de temps sur les 'Reels', un format de vidéos courtes inspiré de l'application TikTok, 'qui génère des taux de rémunération moins élevés' que les formats classiques d'Instagram.
Impact des nouvelles règles d'Apple
Surtout, le groupe avait prévenu que les règles imposées par Apple l'année dernière en matière de ciblage publicitaire risquaient d'avoir des conséquences négatives sur ses résultats financiers au quatrième trimestre.
Dans la mise à jour d'iOS, son système d'exploitation mobile, la marque à la pomme a imposé aux éditeurs d'applications de demander la permission avant de collecter des données, au grand regret de sociétés comme Meta dont le modèle économique repose sur la vente de publicités finement ciblées en fonction des goûts et habitudes des consommateurs.
Ce changement éthique et technique 'affecte la capacité de Meta à évaluer la performance des campagnes publicitaires', a expliqué Debra Aho Williamson, analyste chez eMarketer. 'Nous estimons que certains annonceurs ont commencé à se retirer en partie de Meta fin 2021 et début 2022, pour tester des canaux numériques alternatifs'.
Métavers coûteux
Ce sont les premiers résultats que le groupe américain publie depuis son changement de nom fin octobre. Le PDG Mark Zuckerberg avait alors annoncé que sa société entendait se concentrer sur le 'métavers' (contraction de 'méta' et 'univers'), perçu dans la Silicon Valley comme l'avenir de l'internet, après l'ère des ordinateurs et celle des smartphones.
Dans ce futur qui évoque la science-fiction, le public utilisera des lunettes de réalité augmentée et casques de réalité virtuelle pour s'y retrouver, travailler ou se divertir.
Mais sa construction signifie pour l'instant des dizaines de milliards de dollars d'investissements dans la branche Facebook Reality Labs, sans en tirer de bénéfices avant longtemps.
Adam Mosseri, le patron d'Instagram, a annoncé mercredi que les utilisateurs pouvaient désormais créer leur avatar, destiné à servir d'identité à chacun dans le métavers, au lieu d'avoir un profil différent sur chaque application, qu'elle appartienne à Meta ou non.
En termes d'utilisateurs, l'entreprise a continué à s'étendre, mais à des rythmes modérés. Au 31 décembre 2021, 2,8 milliards de personnes fréquentaient l'une de ses quatre plateformes et messageries (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp) au moins une fois par jour (+8% sur un an), et 3,6 milliards au moins une fois par mois (+9%).
/ATS