Si le Parlement diminue réellement son enveloppe pour l'aide au développement, la Direction du développement et de la coopération (DDC) devra cesser son engagement dans certains pays ou peut-être même sur des continents entiers, selon son chef Manuel Sager.
En mars, la commission des finances du Conseil national a proposé à une courte majorité un budget pour les quatre prochaines années de 9,6 milliards de francs pour la coopération internationale. Le Conseil fédéral avait requis 11,1 milliards.
'Ce serait une forte coupe', indique lundi Manuel Sager dans un entretien avec le journal alémanique 'Neue Zürcher Zeitung', réagissant à cette proposition. Les jeux ne sont toutefois pas encore faits.
La commission de politique extérieure doit encore se pencher sur la question, puis les Conseils national et des Etats se saisiront du dossier. Une majorité du camp bourgeois se positionne en faveur d'un rabotage budgétaire. La gauche souhaite elle une augmentation de la somme.
En cas d'une diminution de l'enveloppe, la DDC devrait raccourcir ses contributions à ses partenaires internationaux, relève Manuel Sager. Ce qui pourrait mener à des dizaines de licenciements. Sans compter les problèmes d'image. Notre solidarité serait remise en question à l'étranger, explique-t-il en substance.
Difficulté de cibler
'Même ceux qui exigent une plus grande concentration ne pourraient pas se mettre d'accord sur les pays prioritaires auxquels nous devrions renoncer', affirme par ailleurs le directeur de la DDC. Manuel Sager se défend ainsi contre des critiques qui jugent l'aide au développement pas assez ciblée. La DDC a selon lui trouvé 'un bon mélange' avec les 21 pays et régions qu'elle soutient actuellement.
Aux revendications de s'engager en priorité dans les pays en voie de développement qui reprennent les demandeurs d'asile déboutés par la Suisse, Manuel Sager répond que 'nous ferions fausse route, si nous n'apportions de l'aide que là où nous avons de tels accords'.
Si l'aide était conditionnée, alors les projets réalisés devraient répondre à la volonté dudit gouvernement. Et ils 'ne correspondraient pas à ceux que nous estimons sensés', souligne-t-il. L'aide au développement doit servir les populations et non les gouvernements.
/ATS