Monte dei Paschi di Siena, qui vient de boucler une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros, a vu ses comptes repasser au rouge au 3e trimestre. La banque a essuyé une perte nette de 387,7 millions (382,3 millions de francs), due aux coûts de restructuration.
Sur la même période de 2021, elle avait affiché un bénéfice net de 186 millions d'euros. Les revenus ont, eux, augmenté de 4% au troisième trimestre, à 762,4 millions d'euros, a indiqué la banque vendredi dans un communiqué.
Sur les neuf premiers mois de l'année, la perte nette s'élève à 360,5 millions d'euros, contre un bénéfice de 388,1 millions d'euros un an auparavant.
L'augmentation de capital visait à renforcer les fonds propres de la banque en difficulté et à financer son plan stratégique 2022-2026, qui prévoit jusqu'à 4000 départs volontaires pour réduire ses coûts.
Les frais de restructuration dus aux départs volontaires se sont élevés à 928 millions d'euros sur neuf mois. Sans ces coûts, la banque de Sienne aurait affiché un bénéfice net de 565 millions d'euros.
L'État italien, son principal actionnaire principal (64,23%) depuis son sauvetage en 2017, a apporté 1,6 milliard d'euros à l'augmentation de capital, à concurrence de sa part.
Parmi les investisseurs privés ayant participé à cette levée de fonds figure l'assureur français Axa, qui a apporté 200 millions d'euros et qui devrait détenir une part d'environ 8% dans la banque à l'issue de l'opération.
Sur neuf mois, les revenus de MPS ont reculé de 0,5%, à 2,25 milliards d'euros.
Le revenu net d'intérêts a grimpé de 15,7% à 1,04 milliard d'euros, dans un contexte de hausse des taux sur les marchés. A l'inverse, les commissions nettes ont reculé de 5,2% à 1,05 milliard d'euros.
Le ratio de fonds propres CET1 en pleine application ('fully loaded'), indice très suivi car il mesure la solidité financière de la banque, a reculé à 9% fin septembre, contre 11% fin décembre 2021.
Depuis l'échec il y a un an de ses négociations avec la deuxième banque italienne Unicredit, MPS n'a toujours pas trouvé de repreneur, alors que Rome cherche à se défaire de sa part afin de satisfaire les exigences de la Commission européenne.
Unicredit et sa concurrente Intesa Sanpaolo viennent de confirmer leur manque d'intérêt pour la reprise du maillon faible du secteur bancaire italien.
Banco BPM, troisième groupe bancaire en matière d'actifs, n'est pas non plus intéressé, même après l'augmentation de capital, a assuré mardi son patron, Giuseppe Castagna.
/ATS