Les marchés financiers ont très mal réagi mercredi à la deuxième dévaluation en deux jours de la monnaie chinoise. Ils craignent de voir l'un des moteurs de l'économie mondiale donner de sérieux signes d'essoufflement.
La semaine s'annonçait comme l'une des plus calmes de l'année, en plein coeur de l'été. Mais la décision de Pékin d'abaisser mardi le niveau de référence du yuan a tout bouleversé.
Les investisseurs ont eu à peine le temps de digérer la nouvelle, que le gouvernement a remis le couvert et accentué sa dévaluation. Pékin avait pourtant assuré la veille qu'il s'agissait d'une 'action unique'.
Forte chute des bourses européennes
Mercredi sur les marchés mondiaux, le résultat a été sans appel: les Bourses asiatiques ont accusé le coup. Tokyo a clôturé en baisse de 1,6%, Hong Kong de 2,38% et Shanghai de 1,06%. Les Bourses européennes leur ont emboîté le pas avec des baisses encore plus sévères.
La Bourse de Paris a fini sur une chute de 3,4%. Celle de Francfort a perdu 3,27% et celle de Londres 1,4%.
Wall Street n'a pas échappé à la déroute. Au moment de la fermeture des marchés européens l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 1,28% et l'indice élargi S&P 500 1,15%.
'Le marché s'était dit que les autorités resteraient tranquilles pendant quelques jours après la première dévaluation. Mais la deuxième a surpris parce qu'elle est très rapprochée', résume Alexandre Baradez, un analyste de IG France.
'Les marchés pâtissent clairement de cette deuxième dévaluation', note également Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale d'Oddo Securities.
Même si ce double geste 'laisse présager de bonnes choses à moyen et long terme avec plus de compétitivité et d'investissements pour le pays, très concrètement, les sociétés actives en Chine vont devoir réviser à la baisse les chiffres d'affaires liés au pays', développe-t-il, et 'donc forcément les marchés s'ajustent'.
Demande d'or noir en hausse
Les prix du pétrole se reprenaient un peu après avoir, eux, aussi souffert de la décision de la Chine, grande consommatrice de matières premières. Ils on été soutenus par un accès de faiblesse du dollar et un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) confiant sur la demande mondiale en augmentation ces prochaines années.
La question sur toutes les lèvres est de savoir si les autorités chinoises vont en rester là. Pékin ne voudra sans doute pas donner l'impression que la baisse du yuan est partie pour durer, ce qui pourrait provoquer une accélération des sorties de capitaux, selon des analystes d'Aurel BGC.
/ATS