Les économistes de Credit Suisse considèrent que le manque de personnel risque de freiner la croissance économique helvétique. Le marché de l'emploi dispose d'un potentiel additionnel, mais qui est difficile à mobiliser.
La croissance de l'économie suisse devrait avoisiner 2,2% en 2018, selon les prévisions de Credit Suisse. La conjoncture est particulièrement solide dans le secteur industriel, ce qui a un impact positif sur l'emploi.
Le nombre d'actifs occupés a en effet progressé de 1,6% au premier trimestre, atteignant presque la barre des 5 millions de personnes, soit son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008, détaille mardi l'établissement bancaire dans son étude Moniteur Suisse.
Les indicateurs conjoncturels sont dans le vert. Les exportations suisses doivent enregistrer un bond de 4,0% en 2018. La consommation privée doit augmenter de 1,4% tandis que les investissements sont attendus en hausse de 3,1%. Le taux de chômage doit diminuer à 2,6%.
Le 'mini-boom' se confirme
'La forte utilisation des capacités va continuer de soutenir les investissements et d'augmenter les besoins de main d'oeuvre', a souligné Oliver Adler, chef économiste de la banque aux deux voiles.
A moyen terme, le recul de l'immigration, le vieillissement de la population et le manque de main d'oeuvre risquent toutefois d'être un frein sur le marché de l'emploi et d'entraver la croissance économique. D'après les estimations de Credit Suisse, les 'réserves inexprimées de travail', c'est-à-dire de personnes sans activité lucrative qui se disent intéressées par un travail, représentent environ 267'000 personnes, en grande partie des femmes et des seniors.
Pour les auteurs de l'étude, la mobilisation de cette force de travail latente peut être stimulée par des mesures politiques, comme le relèvement de l'âge de départ à la retraite pour les seniors ou l'amélioration des conditions cadres pour les femmes.
Ils relèvent que les femmes représentent 60% des personnes disponibles pour travailler mais pas à la recherche d'un emploi. Si celles-ci ne se livrent pas à une recherche active, c'est que la conciliation des vies professionnelle et familiale reste un défi. Ainsi, des mesures politiques sont nécessaires pour lever les obstacles, comme par exemple le manque de places en crèches, estiment les spécialistes.
/ATS