Les Suisses pourront bientôt surfer sur leur mobile beaucoup plus vite grâce au lancement de la technologie 5G. Le Conseil fédéral a décidé mercredi d'attribuer les nouvelles bandes de fréquence nécessaires dès l'an prochain à des tarifs réduits.
La 5G constituera un élément clé de l'infrastructure des télécommunications de la société numérique de demain. Elle permettra d'obtenir des débits beaucoup plus élevés lors de la transmission de données et des temps de réponse beaucoup plus courts qu'avec la 4G. Les consommateurs suisses devraient pouvoir en profiter dès 2020 ou 2021.
Afn de continuer à répondre à la demande croissante en fréquences, la bande de fréquences des 694-790 MHz, initialement réservée à la radiodiffusion, est dorénavant dévolue aux applications de téléphonie mobile à large bande. En raison de ses bonnes capacités de propagation, c'est une bande très attractive.
Le gouvernement a également posé des jalons stratégiques pour permettre une utilisation mobile dans des bandes supplémentaires. Il a libéré les fréquences de 1,4 GHz et de 3,5 GHz.
Les nouvelles fréquences seront attribuées en 2018 par la Commission fédérale de la communication (ComCom) afin que les nouveaux réseaux de 5e génération puissent être construits et exploités dès 2019. Le gouvernement a adapté les tarifs de concession à la baisse car les caractéristiques de propagation sont moins bonnes que celles des actuelles fréquences plus basses.
Moins bon dans les bâtiments
Les nouvelles fréquences élevées, qui seront probablement utilisées en premier pour la 5G, permettent d'augmenter la capacité des réseaux mobiles, mais se prêtent moins bien à la desserte à l'intérieur des bâtiments. Les redevances de concession pour les fréquences de téléphonie mobile dans la gamme des 3 GHz sont fixées à un niveau international usuel, précise le Conseil fédéral.
Les opérateurs téléphoniques Swisscom, Salt et Sunrise sont divisés sur le rythme d'introduction de la 5G. Si Swisscom plaidait pour l'attribution des fréquences dès le 1er semestre 2018, ses deux concurrents auraient voulu attendre 2020, estimant prioritaire un assouplissement des valeurs-limites de radioprotection.
Attribution controversée
L'attribution risque également d'être houleuse. Le géant bleu réclame une mise aux enchères, ses deux concurrents un partage des fréquences de 700 MHz entre les opérateurs à des prix équitables. Selon l'Office fédéral de la communication, les modalités sont en préparation, mais n'ont pas encore été fixées.
Le Plan national d'attribution des fréquences révisé mercredi contient par ailleurs des mesures pour répondre aux besoins des autorités de sauvetage et de sécurité en matière de communication mobile à haut débit. Des ressources supplémentaires en fréquences pour les systèmes de radar sont prévues aux fins de détection précoce et de surveillance des zones menacées.
Dans les régions alpines, les risques d'avalanches et de glissements de terrain augmentent en effet en raison du réchauffement climatique.
/ATS