Les ministres des Finances de la zone euro ont proposé à la Grèce un allègement de la dette qui reposerait sur des délais de grâce et des échéances rallongées à partir de 2018. Si elle accomplit les réformes convenues dans le cadre de son programme de renflouement.
Cette proposition sera détaillée par les secrétaires d'Etat aux Finances d'ici au 24 mai. Elle apparaît comme un compromis entre l'Allemagne, qui ne croit pas que la Grèce ait besoin d'un tel allègement, et le Fonds monétaire international (FMI) qui le juge indispensable.
'Cet accord sur la dette... par les partenaires européens doit permettre au FMI de participer au programme', explique l'Eurogroupe dans un communiqué diffusé lundi soir.
Ce dernier escompte par ailleurs un accord dans les jours qui viennent sur des mesures d'urgence qui s'appliqueraient dans le cas où la Grèce n'atteindrait pas les objectifs budgétaires prévus d'ici 2018, lorsque l'actuel programme de renflouement de 86 milliards d'euros aura expiré. Ces mesures produiraient, le cas échéant, des économies représentant 2% du PIB.
Faciliter l'accès aux marchés
Les ministres ont expliqué que les principes directeurs d'un allègement de dette seraient de faciliter l'accès aux marchés, de lisser le profil de remboursement, de fournir des incitations à réformer même après l'expiration du renflouement. Et de laisser une marge de manoeuvre quant à l'évolution de la croissance et des taux d'intérêt à l'avenir.
Le ministre des Finances grec Euclide Tsakalotos a dit après la réunion qu'Athènes et ses créanciers de la zone euro avaient conclu un accord qui préparerait le terrain au déboursement d'une nouvelle tranche d'aide financière qui permettrait de couvrir des échéances de remboursement qui tomberont en juin et en juillet. Il pourrait comporter des mesures d'allègement de la dette.
3,5% du PIB
A long terme, l'Eurogroupe verra en 2018, pour autant que la Grèce ait atteint l'objectif d'un excédent budgétaire primaire, c'est-à-dire hors service de la dette, de 3,5% du PIB, si un nouvel allègement de la dette s'impose pour que le service de ladite dette soit supportable.
Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, a dit que le FMI appuyait une telle approche de la question de l'allègement de la dette grecque.
L'offre de l'Eurogroupe fait suite à l'adoption par la Vouli, le Parlement grec, de réformes impopulaires des retraites et de la fiscalité. Ces réformes étaient l'une des conditions pour débloquer au moins 5,4 milliards d'euros de nouveaux crédits tirés de son troisième programme de renflouement.
/ATS