Les mesures d'allègement de la dette grecque, accordées début décembre par la zone euro à Athènes en échange de réformes, ont été suspendues après l'annonce par le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, de nouvelles mesures sociales.
'Les institutions ont conclu que les actions du gouvernement grec' - sur les petites retraites et la hausse de la TVA - 'semblent ne pas être en ligne avec nos accords', écrit dans un communiqué le porte-parole du président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.
Les institutions sont le FMI, la Commission européenne, la BCE, et le Mécanisme européen de stabilité (MES) qui supervise les prêts à la Grèce de la zone euro.
'Quelques Etats membres le voient aussi de cette façon et (il n'y a) donc pas d'unanimité désormais pour mettre en place les mesures' d'allègement de la dette approuvées lors d'un Eurogroupe le 5 décembre. 'Nous attendons un rapport complet des institutions en janvier', est-il précisé dans le communiqué.
Mesures de court terme
Les ministres des Finances de la zone euro avaient accordé le 5 décembre à la Grèce un léger toilettage de sa dette, des mesures dites 'de court terme', car elles pouvaient être prises rapidement, prévues de longue date mais à l'effet incertain.
Trois jours plus tard, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait annoncé le rétablissement d'un 13e versement annuel, supprimé lors de précédentes mesures d'austérité, pour les plus basses pensions de retraite, ainsi qu'un ajournement de la hausse de la TVA sur les îles de l'est égéen, où s'entassent actuellement plus de 16'000 migrants et réfugiés, 'tant que dure la crise des réfugiés'.
Défense de la cohésion sociale
Cette annonce était intervenue au moment où les discussions s'enlisaient entre Athènes et ses créanciers sur le maintien du pays sous perfusion financière et des mesures d'allègement de la dette, du fait de divergences entre la zone euro, emmenée par Berlin, et le FMI.
Il avait souligné que ces mesures, rendues possibles selon lui par un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) supérieur à l'objectif en 2016, ne violaient pas l'accord conclu depuis juillet 2013 avec l'UE et le FMI en échange d'un troisième plan de prêts au pays.
'Nous allons respecter intégralement notre accord avec les créanciers, mais nous allons aussi défendre de toutes nos forces la cohésion sociale', a-t-il affirmé.
/ATS