La SSR doit faire la part belle à l'information et se distinguer des offres commerciales. En pleine campagne sur l'avenir de l'audiovisuel de service public, Doris Leuthard lance sa proposition de nouvelle concession. Le projet est en consultation jusqu'au 12 avril.
Le texte renforce les bases du mandat de service public de la SSR dans tous les domaines, de l'information à la culture en passant par la formation, le divertissement ou le sport, a indiqué le Département fédéral de la communication (DETEC) mardi. Ainsi, les dépenses consacrées à l'information devraient se monter à au moins 50% des recettes provenant de la redevance.
Le nouveau projet exige aussi une différenciation plus nette des offres de la SSR par rapport à celles des prestataires commerciaux. Elle devrait prendre plus de risques sur le plan de la création et de l'innovation que les diffuseurs privés. Et ceci ne doit pas se limiter à l'offre de divertissement, mais à l'ensemble des services journalistiques grâce notamment aux médias sociaux.
Nouveaux outils technologiques
Les nouvelles technologies devraient aussi permettre à la SSR de rajeunir son public, les plus jeunes délaissant les médias classiques au profit d'Internet. Dans les domaines du sport et du divertissement, le service public doit collaborer plus étroitement avec d'autres diffuseurs suisses. Il doit également communiquer régulièrement sur sa stratégie de programmes.
Tout un volet précise les efforts en matière d'intégration avec des exigences plus strictes en faveur des malvoyants et les malentendants ou des personnes issues de la migration. La garantie des prestations culturelles est aussi inscrite dans le projet.
Canaux principaux
La radio et la télévision restent les principaux canaux de diffusion du service public. Tous ses programmes peuvent être diffusés sur Internet, à condition que cela soit techniquement et financièrement possible.
Les contributions en ligne devront faire partie des services journalistiques. Celles-ci peuvent être proposées aussi bien sur les plateformes en Internet de la SSR que sur celles de tiers.
La nouvelle concession ne remet pas en cause le nombre de chaînes, si ce n'est pour la télévision en Suisse italienne. Le deuxième canal de RSI devrait être remplacé comme prévu par une offre multimédia, ce qui libérera des moyens supplémentaires. L'offre en romanche sur Internet devrait aussi être étoffée.
Débat en cours
La concession actuelle, qui échoyait au 31 décembre 2017, a été prolongée d'un an afin de mieux prendre en compte la situation actuelle. La mise en consultation du nouveau projet par les services de la conseillère fédérale Doris Leuthard se déroule alors que le peuple est appelé à voter sur l'initiative 'No Billag' visant à supprimer la redevance radio-tv. En cas de 'oui' le 4 mars, la nouvelle concession sera abandonnée.
Sinon, la redevance radio-tv sera généralisée dès 2019. Elle se montera à 365 francs par an contre 451,10 francs actuellement. La part revenant à la SSR sera plafonnée à 1,2 milliard de francs par an.
La nouvelle concession SSR doit entrer en vigueur début 2019 et être valable jusqu'à fin 2022. Si d'ici-là, l'actuelle loi sur la radio et la télévision n'a pas encore été remplacée par une nouvelle loi sur les médias électroniques, une prolongation est possible.
/ATS