Landis+Gyr entend remodeler la gestion de ses activités dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. A cet effet, le fabricant de compteurs électriques va biffer jusqu'à 60 emplois à son siège principal de Zoug pour les transférer à Prague et à Nuremberg.
Dans un communiqué diffusé jeudi, l'entreprise justifie la mesure par le fait de devoir s'adapter aux changements structurels du marché. La restructuration, qui doit s'achever d'ici douze mois, doit assurer à la firme détenue par le géant japonais en difficulté Toshiba une croissance rentable ces prochaines années.
L'organisation de l'entreprise doit être adaptée à la vive concurrence et la forte pression sur les coûts. Landis+Gyr se voit contraint de réduire les charges opérationnelles élevées de son siège de Zoug en comparaison internationale.
Les salariés concernés, sur les quelque 6000 que compte Landis+Gyr au total, bénéficieront d'un plan social, quand bien même la mesure en représente pas formellement un licenciement en masse, ajoute la société de Suisse centrale. La direction a d'ores et déjà informé les partenaires sociaux du projet et entamé des discussions avec ceux-ci.
Siège principal maintenu
Dans le cadre de son projet, Landis+Gyr prévoit ainsi d'établir à Prague un centre de services partagés pour l'ensemble de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) d'ici au 3e trimestre. Le groupe va aussi installer à Nuremberg, en Allemagne, des services spécialisés pour les pays de la zone EMEA.
Le siège principal du groupe ainsi que celui de la région EMEA et un important centre de recherche et développement restent basés à Zoug, assure Landis+Gyr. La firme zougoise entend aussi se désengager d'activités ne correspondant plus à son coeur de métier, notamment celles de gestion de puissance électrique.
Faisant également le point dans le communiqué sur ses affaires, le groupe indique avoir dégagé au cours de l'exercice décalé 2016/17 (clos fin mars) des revenus de 1,66 milliard de dollars (1,6 milliard de francs), soit 5,6% de plus qu'un an auparavant. Toutes les régions, dont l'EMEA, ont contribué à la performance.
Selon la presse japonaise, le conglomérat industriel nippon Hitachi serait candidat à la reprise de Landis+Gyr. Toshiba, qui doit renflouer ses caisses avait acquis la société zougoise il y a six ans dans le but de compléter son offre dans la distribution électrique et de profiter de la mise en place de 'smart grid' (réseaux d'électricité intelligents).
Déboires aux Etats-Unis
Mais la trésorerie du groupe a été asséchée par les déboires de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, désormais en faillite. Hitachi, associé au fonds britannique CVC Capital Partners, proposerait 200 milliards de yens (1,8 milliard de francs) pour prendre le contrôle de Landis+Gyr.
L'offre de Hitachi et CVC, où le second serait majoritaire, s'ajoute à plusieurs autres émanant d'entreprises et fonds d'investissements. Le patron de Toshiba avait indiqué lors d'une récente conférence de presse 'étudier diverses options, y compris celle d'une introduction en Bourse' pour Landis+Gyr, payé 2,3 milliards de dollars en 2011.
/ATS