La SSR pourra compter sur le Conseil des Etats pour calmer le débat sur le service public. Contrairement au National la veille, la Chambre des cantons a refusé jeudi d'imposer au Conseil fédéral d'étudier plusieurs revendications de la droite.
Les sénateurs ont repoussé par 27 voix contre 12 une motion de Hannes Germann (UDC/SH), semblable en tous points à celle de Natalie Rickli (UDC/ZH) adoptée par 92 voix contre 75 au National. Ce texte demandait que certaines revendications des pourfendeurs du service public soient examinées dans le rapport que le Conseil fédéral doit présenter à la mi-2016.
Il s'agirait par exemple d'étudier l'idée d'une SSR, qui ne serait présente que là où les médias privés ne garantissent pas l'offre. Le nombre de chaînes radio et télévision pourrait être réduit. Certaines émissions à forte audience pourraient être réservées à la concurrence.
La présence de la SSR sur Internet pourrait aussi se limiter à un service d'audio- et de vidéothèque. Enfin, la droite veut examiner plusieurs variantes de budget, avec des recettes de la redevance laissées à 1,3 milliard ou réduites à 500 millions.
Avis critiques
Ce n'est pas un séisme, il ne s'agit que de demander au Conseil fédéral de tenir compte des avis critiques, a plaidé en vain Hannes Germann (UDC/SH), tout en s'excusant de la tenue d'une session extraordinaire sur le sujet. Selon lui, les nuages s'amoncellent.
La Commission de la concurrence a autorisé une co-entreprise entre la SSR, Swisscom et Ringier en matière de publicité. Le rapport que vient de publier la Commission fédérale des médias (COFEM) sous-estime l'offre du secteur privé. Or le paysage audiovisuel suisse ne peut se concentrer uniquement sur les médias subventionnés, a-t-il poursuivi.
La motion ne vise qu'à faire pression pour orienter le débat déjà à ce stade, a répliqué Stefan Engler (PDC/GR). Et de souligner que les langues minoritaires feraient les frais de réduction du budget de la SSR.
Rapport complet
La ministre de la communication Doris Leuthard ne souhaite pas non plus mener un débat pour savoir si la SSR doit retransmettre telle compétition sportive ou produire telle émission de divertissement. Le rapport que remettra le Conseil fédéral sera complet et permettra une large discussion.
Il ne se concentrera pas uniquement sur la SSR. Il englobera aussi les radios et télévisions régionales subventionnées, ainsi que la presse écrite, impliquée dans la numérisation croissante du paysage médiatique.
Les détracteurs de la SSR ont été galvanisés par les résultats de la votation du 14 juin, lors de laquelle la généralisation de la redevance n'a été acceptée que du bout des lèvres par le peuple. Un nouveau scrutin se profile à l'horizon avec le dépôt de l'initiative 'No Billag' qui veut interdire à la Confédération de subventionner toute chaîne de télévision ou de radio et de prélever une redevance.
/ATS