Les appels à déconfiner plus rapidement n'ont pas été entendus. Le Conseil fédéral a largement maintenu le cap mercredi. Magasins, musées et zoos pourront rouvrir dès le 1er mars. Les restaurants devront eux attendre au minimum le 22 mars.
Les cantons, les commissions parlementaires ou encore les partis politiques ont été nombreux à critiquer la stratégie de déconfinement du gouvernement. Les uns auraient souhaité un élargissement à d'autres domaines, comme la restauration, la culture ou le sport. Les autres des intervalles plus courts entre chaque étape.
Mercredi, le Conseil fédéral a tenu bon. Le président de la Confédération Guy Parmelin s'est toutefois défendu devant la presse d'avoir mené une consultation alibi. Des ajustements ont été apportés, notamment concernant la vie sociale.
La limite d'âge pour participer à des activités sportives ou culturelles sans public sera désormais augmentée de 16 à 20 ans. Dès le 1er mars, les jeunes pourront ainsi se retrouver pour jouer de la musique, prendre part à des compétitions sportives ou encore chanter dans un choeur. Des groupes de quinze adultes, et non cinq comme le souhaitait initialement le gouvernement, pourront aussi participer à des activités sportives et culturelles en plein air.
Tennis ou foot autorisés
Pas de changement en revanche dans les autres domaines, à cause d'une situation épidémiologique jugée encore fragile. Les cas liés aux variants beaucoup plus contagieux constituent désormais 60% de tous les cas, a pointé le ministre de la santé Alain Berset.
Seules les activités se déroulant à l'extérieur ou limitant les contacts, ainsi que celles au cours desquelles un masque peut être porté et la distance maintenue, seront donc autorisées.
Tous les commerces pourront ainsi rouvrir leurs portes lundi. Tout comme les musées, les salles de lecture des bibliothèques ou des archives, les centres de loisirs en extérieur, comme les zoos, les jardins botaniques ou les parcs d'attractions. Le port du masque y sera obligatoire, les distances devront être maintenues et les capacités d'accueil restreintes.
Les installations sportives à l'air libre, telles que les patinoires, les terrains de tennis ou de football et les stades d'athlétisme, seront également de nouveau accessibles. Les compétitions et les événements pour adultes resteront interdits. Les règles pour les rassemblements privés à l'extérieur seront aussi assouplies. Jusqu'à quinze personnes pourront se rencontrer.
Culture et restos sur la touche
Les restaurants, de même que les autres espaces culturels et sportifs, restent en revanche sur le banc de touche jusqu'au 22 mars. Le télétravail obligatoire pourrait aussi être levé à cette date. C'est un peu moins longtemps qu'envisagé initialement. Le Conseil fédéral voulait des assouplissements mensuels.
Concernant les restaurants, la réouverture pourrait même se faire en deux étapes: d'abord les terrasses, puis les salles en intérieur. Interrogé sur les cantons récalcitrants dans le domaine, Alain Berset s'est dit convaincu qu'ils joueront désormais le jeu et fermeront les terrasses de leurs établissements, maintenant que la situation a été clarifiée.
Berne pourrait de plus décider de pas plus importants le 12 mars, a poursuivi le Fribourgeois. 'Le but est de rouvrir le plus vite possible et retrouver une certaine normalité.' Les cours en présentiel dans les hautes écoles pourraient ainsi être possible dès le 22 mars, si la situation s'améliore. Si les chiffres se stabilisent ou se péjorent, ce sera plus difficile.
Phase délicate
Actuellement, la Suisse se trouve dans une phase délicate. Les chiffres ne baissent plus, a encore rappelé Alain Berset. Les perspectives sont toutefois bonnes. L'arrivée du printemps permettra de déplacer les activités à l'extérieur. Et la campagne de vaccination avance. Autant d'éléments qui pourraient éviter une nouvelle augmentation des cas.
Plusieurs critères seront cependant à prendre en compte, avant tout assouplissement. Le taux de positivité devra être inférieur à 5%, le nombre de lits aux soins intensifs occupés par des patients Covid-19 ne pas dépasser 250, le taux de reproduction rester en dessous de 1, et l'incidence sur deux semaines ne pas dépasser celle du 1er mars. Et il n'y aura aucun automatisme.
/ATS