Le directeur général de Toshiba, Nobuaki Kurumatani, a démissionné mercredi avec effet immédiat, a annoncé le conglomérat japonais. Ce dernier est en pleine tempête, entre la pression d'actionnaires activistes et la proposition de rachat de CVC Capital Partners.
Le président du conseil d'administration de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, 65 ans, va désormais cumuler les fonctions de président et directeur général, a ajouté le groupe dans un communiqué à l'issue d'une réunion du conseil.
Le maintien de M. Kurumatani, un ancien financier extérieur à Toshiba nommé à la tête du groupe en 2018 pour le sortir d'une grave crise, était considéré comme impossible en interne, selon le quotidien économique Nikkei.
Son avenir semblait déjà très compromis depuis son échec personnel cuisant le mois dernier face aux actionnaires activistes de Toshiba. Les actionnaires étaient alors parvenus à faire adopter une résolution rebelle lors d'une assemblée générale extraordinaire du groupe, permettant de lancer une enquête indépendante pour faire la lumière sur l'AG ordinaire de Toshiba en 2020, lors de laquelle M. Kurumatani avait été reconduit dans des circonstances douteuses.
'Oter des incertitudes'
La proposition de rachat de Toshiba par la société d'investissement CVC Capital Partners, révélée la semaine dernière, avait fragilisé davantage la position de M. Kurumatani, étant donné sa proximité avec CVC, dont il était le président au Japon juste avant de prendre les rênes de Toshiba.
Son départ 'devrait ôter des incertitudes quant à de potentiels conflits d'intérêt par rapport à l'offre de CVC, et pousser le conseil d'administration à chercher d'autres offres dans le meilleur intérêt des actionnaires', a commenté mercredi auprès de l'AFP Justin Tang, responsable de la recherche en Asie chez United First Partners.
Société financière active dans le monde entier et dont le siège social est au Luxembourg, CVC a proposé d'acquérir Toshiba pour environ 21 milliards de dollars selon la presse.
Offres concurrentes
Cependant d'autres fonds d'investissement, l'américain KKR et le canadien Brookfield Asset Management, envisageraient des offres concurrentes, ont affirmé mercredi le Financial Times et l'agence Bloomberg en citant des sources proches du dossier.
L'éventualité d'une bataille d'enchères pour Toshiba stimulait mercredi le cours de son action, qui bondissait de 6,63% à 4900 yens (environ 41 francs) à mi-séance à la Bourse de Tokyo, alors que l'indice vedette Nikkei se repliait légèrement.
CVC aurait proposé un prix de 5000 yens par action, mais un prix unitaire de 6000 yens (soit 25 milliards de dollars au total, soit 22,9 milliards de francs) pourrait être nécessaire pour convaincre les actionnaires de Toshiba, selon M. Tang.
/ATS