Le patron de la société genevoise Natural Le Coultre a été mis en examen samedi à Monaco pour 'escroqueries' et 'complicité de blanchiment' à l'encontre de Dmitry Rybolovlev, milliardaire russe et président du club de football de l'AS Monaco. L'information émane d'une source proche du dossier.
L'homme d'affaires helvète a été placé sous contrôle judiciaire et doit verser une caution de 10 millions d'euros. Une résidente suisse de la Principauté, sa complice présumée, a été mise en examen pour 'blanchiment' et placée sous contrôle judiciaire sans versement de caution.
Selon un connaisseur du dossier, le PDG de la société genevoise est soupçonné d'avoir établi 'des documents mensongers' lors de ventes de tableaux de maîtres à la famille Rybolovlev.
Prix revus à la hausse
Il aurait ainsi revu à la hausse le prix réel demandé par le vendeur d'un tableau, souvent représenté par une société offshore, en empochant la différence sans que la famille Rybolovlev ne le sache au moment de l'achat.
Il touchait officiellement une commission pour son travail d'intermédiaire. Sa complice présumée, une amie russophone des Rybolovlev, est soupçonnée d'avoir perçu des commissions secrètes.
Natural Le Coultre, société familiale spécialisée dans l'entreposage et les services pour oeuvres d'art, est un grand locataire des Ports francs à Genève. Ces entrepôts, gardés comme des coffres-forts de banque, abritent des millions de marchandises sous douane pour des montants vertigineux.
Fin de la garde à vue
Les avocats du marchand d'art ont souligné samedi dans un communiqué que leur client a été 'laissé libre' à l'issue de sa garde à vue, entamée mercredi.
'Nous faisons confiance aux autorités monégasques pour mener à terme avec succès cette procédure', a pour sa part commenté Tetiana Bersheda, avocate de sociétés liées à la famille Rybolovlev, qui ont déposé plainte à Monaco.
L'avocate a précisé cette semaine que le marchand suisse avait travaillé 'pendant plus de dix ans' avec la famille russe. Elle a indiqué avoir connaissance 'd'autres victimes d'agissements similaires' et étudie l'ouverture de 'procédures parallèles'.
/ATS