Le Parlement a entamé lundi matin sa session extraordinaire de quatre jours consacrée au Covid-19. La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga s'est réjouie que le législatif reprenne la main. Les partis ont exprimé leurs priorités pour l'après-crise.
A crise exceptionnelle, situation exceptionnelle: c'est par ces mots que la présidente du Conseil national, Isabelle Moret, a ouvert lundi matin la session. Le Parlement est réuni jusqu'à jeudi dans les halles de Bernexpo pour avaliser voire adapter les décisions prises par le Conseil fédéral. Au total, les aides d'urgence portent sur 58 milliards de francs.
Ce retour du Parlement doit 'permettre de dessiner plus précisément les contours de la Suisse de demain, une Suisse qui se relance, progressivement mais sûrement, en s’adaptant aux défis économiques et sanitaires', a déclaré la Vaudoise.
Elle a rendu hommage à toutes celles et ceux qui ont perdu un proche au cours de cette période et qui ont dû vivre leur deuil dans la plus stricte intimité. Elle a notamment adressé un message de compassion aux régions les plus touchées par la maladie, en particulier le Tessin.
La présidente du National a également remercié toutes celles et ceux qui ont travaillé tout au long de cette crise, des agriculteurs aux caissiers et caissières de magasin sans oublier le personnel soignant. 'L’objectif, c’est désormais de relancer la vie et l’économie tout en maîtrisant la courbe du virus'.
Action gouvernementale saluée
Aujourd'hui, c'est au Parlement de reprendre son travail. Que ce soit la présidente du National ou les groupes parlementaires, la plupart ont salué l'action rapide et efficace du gouvernement. Mais chaque parti a affirmé ses priorités et adressé ses critiques. L'UDC a en particulier lancé plusieurs pointes au Conseil fédéral.
La présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, a assuré que le gouvernement était déjà en train de plancher sur la question de mettre fin à l'état de situation extraordinaire. Il va bien entendu analyser les conséquences de la crise.
Dans une déclaration en ouverture de la session, elle estime important que le Parlement reprenne ses droits après avoir été réduit au rang de spectateur. Le Conseil fédéral a recouru au droit d'urgence pour parer à la crise. 'Le Parlement doit maintenant retrouver ses responsabilités', a-t-elle déclaré.
Pas outrepassé ses pouvoirs
'Le Conseil fédéral n'a pas pris ces décisions à la légère. Il s'en est tenu au principe de proportionnalité comme l'exige la Constitution fédérale', a-t-elle ajouté. 'Mais il y a une chose à laquelle le virus ne saurait atteindre, notre démocratie'.
La présidente de la Confédération a assuré que le gouvernement reprendrait autant que possible les demandes des commissions. Il lui soumettra un message au plus tard le 11 septembre visant à réviser les ordonnances d'urgence. L'ordonnance actuelle qui réglemente les mesures de lutte contre le virus depuis le mois de mars est valable jusqu'au 13 septembre.
L'épidémie entraîne des situations de détresse pour beaucoup. 'Les retombées seront douloureuses', a-t-elle averti. 'Maintenant, il s'agit de faire sortir la Suisse de la crise et la rendre plus résistante', a-t-elle poursuivi.
Critiques UDC
Premier parti à prendre la parole, l'UDC n'a pas manqué l'occasion de critiquer le gouvernement. Le droit d'urgence doit être abrogé au plus vite, a exigé le président du parti Albert Rösti.
A droite, le PLR et le PVL ont plutôt mis en avant la nécessité de relancer au plus vite l'économie. Le déconfinement doit être aussi rapide que possible afin que la société ne sorte pas morte d'avoir survécu au virus, a lancé Olivier Feller (PLR/VD).
Les acquis libéraux et l'environnement ne doivent pas faire les frais de la crise du coronavirus, a plaidé de son côté Tiana Angelina Moser (PVL/ZH). Marco Romano (PDC/TI) a quant à lui appelé à une 'politique constructive et pragmatique' dans le respect du fédéralisme.
A gauche, Roger Nordmann (PS/VD) s'inquiète d'une levée trop rapide des restrictions et des mesures de protection. Santé et économie ne sont pas contradictoires, a-t-il déclaré. Les Verts veulent quant à eux que cette crise serve à accélérer le tournant vers une économie plus verte.
/ATS