La prudence au début du Salon international de la Haute horlogerie (SIHH) de Genève, après une année marquée par le franc fort, aura laissé place à l'optimisme pour l'avenir de la branche. La fréquentation est stable et le rassemblement est victime de son succès.
'A l'ouverture, il y avait une certaine prudence. Mais cela s'est passé beaucoup mieux que prévu' a souligné à l'ats la présidente de la Fondation de la Haute Horlogerie qui organise le salon, Fabienne Lupo. Les marques lui ont dit être satisfaites. Ce 26e salon 'est plutôt rassurant pour l'avenir', dit Mme Lupo.
Côté modèles, le 'retour aux fondamentaux' ou des classiques revisités auront occupé la plupart des stands, également selon elle.
Dans un nouvel écrin qui 'a renforcé le confort de travail', la fréquentation a atteint à nouveau quelque 14'500 professionnels, dont 1200 journalistes. Pendant cinq jours, ils ont pu visiter les stands de 15 grandes maisons auxquelles s'ajoutaient pour la première fois neuf ateliers indépendants dans le 'Carré des horlogers'.
Asie importante
'Ce mélange entre maisons historiques et nouveaux horlogers a été très bien accueilli', selon Mme Lupo. Il sera reconduit et peut-être même étendu lors de la prochaine édition prévue du 16 au 20 janvier 2017. De nouveaux ateliers ont manifesté leur intérêt.
Mme Lupo ne ferme pas non plus la porte aux 'grands horlogers mondiaux, qui se reconnaîtront'. Et d'estimer qu'aucun salon dans le monde n'a un tel niveau de qualité et d'accueil'. Seul problème, le SIHH est pénalisé pas son succès. 'Peut-être qu'il y a trop de monde', admet sa présidente.
Sur les affaires, le rendez-vous aura été l'occasion de constater que les marques n'ont globalement pas été touchées par l'abandon du taux plancher ou par la conjoncture économique globale difficile en Asie.
Soit parce que leur portefeuille est bien réparti entre les différentes régions, soit parce que leurs commandes sont largement indexées sur d'autres monnaies. L'Asie, ou plus largement encore ses ressortissants, va rester un marché très important pour la plupart des participants. Malgré des difficultés sur Hong Kong, la Chine, la Corée du Sud et le Japon fonctionnent très bien.
Investissement rentabilisé pour les petits
Durant tout le SIHH, la plupart des responsables de marques ou de groupes interrogés par l'ats auront avoué se méfier des commandes enregistrées durant la manifestation. Elles ne se concrétisent pas toujours par la suite. Même si certains vont jusqu'à baser sur le salon 100% de leur chiffre d'affaires. Mais le grand rassemblement genevois donne des indications et surtout un accès aux professionnels.
'Ce n'est pas l'option la moins chère', a admis un dirigeant de l'un des principaux acteurs présents. Aucune marque n'a toutefois affirmé ne plus souhaiter participer à l'avenir.
Pour les neuf ateliers associés pour la première fois, cette plate-forme est sans égal, malgré l'investissement conséquent dans le stand, selon plusieurs patrons de ces plus plus petites sociétés. 'Leur investissement est largement rentabilisé', dit Mme Lupo.
Augmentation évoquée par Richard Mille ou HYT
Les marques indépendantes veulent souvent réduire leurs points de vente. Mais grands comme petits souhaitent dans le même temps étendre leur production, notamment Richard Mille qui a annoncé un chiffre d'affaires en hausse ou l'atelier HYT. D'atres, a l'instar d'Audemars Piguet, s'approchent en revanche de leur capacité maximale.
Richemont arrive de son côté à la fin de dix ans d'investissements dans ses infrastructures. Le groupe ne va pas ouvrir beaucoup de nouvelles boutiques mais améliorer leur offre. La période du SIHH aura révélé par ailleurs qu'il a acheté les 40% de Roger Dubuis qui lui manquaient.
Parmi les maisons présentes, Richemont est propriétaire d'A. Lange&Söhne, Baume&Mercier, Cartier, IWC, Jaeger-Lecoultre, MontBlanc, Panerai, Piaget, Roger Dubuis, Vacheron Constantin et Van Cleef&Arpels. Les marques indépendantes étaient représentées par Audemars Piguet, Parmigiani, Greubel Forsey et Richard Mille.
/ATS