Les députés fribourgeois ont voté jeudi une motion demandant la mise en oeuvre d'une loi traitant spécifiquement d’innovation. Le Conseil d'Etat s'y est opposé, estimant que la loi sur la promotion économique constituait un instrument suffisant.
La motion, émanant des députés PLR Sébastien Dorthe et du Centre Hubert Dafflon, a été acceptée par 77 voix contre 16 et 4 abstentions. 'Innover, c'est faire toujours mieux, dans un esprit entrepreneurial', a décrit le premier. Il s'agit aussi de se positionner sur le plan fédéral, a-t-il ajouté pour défendre le texte.
Sébastien Dorthe a encore parlé de la création d'un poste de délégué à l'innovation. Il a reçu le soutien dans sa démarche du député PS Simon Zurich, pour qui il faut également des 'sous pour ceux qui osent'. En comparaison cantonale, 'Fribourg se trouve plutôt dans le bas du ventre mou', a insisté l'élu de gauche.
Stimuler l'innovation
L'UDC, en revanche, a suivi l'avis du Conseil d'Etat, défendu par le ministre de l'économie Olivier Curty, qui a proposé de fractionner la motion. Le gouvernement juge la loi sur la promotion économique suffisante, bien que perfectible. Position reprise par le député centriste Daniel Bürdel, qui a estimé que les instruments existaient.
'En lisant la réponse du Conseil d'Etat, on a l'impression que tout va bien', a regretté le député vert François Ingold, qui a mentionné la nécessité de déclencher l'innovation. De plus, des notions comme la durabilité sont insuffisamment présentes. 'J'aimerais plus qu'un état des lieux', a dit le président du groupe des Vert-e-s et alliés.
L'exécutif cantonal a donc estimé qu'une loi spécifique n'était pas nécessaire. Au chapitre des progrès, il a mentionné envisager la mise en place d’une plateforme intégrée, compréhensible et didactique au service de l’innovation. Il s'est dit prêt à réfléchir à la création d’un incubateur centralisé pour les start-up.
Fractionnement repoussé
De manière générale, la future révision de la loi sur la promotion économique permettra de réfléchir à de nouveaux instruments. Certaines mesures du plan de relance, par exemple le soutien à la numérisation et l’automation, pourraient aussi être pérennisées. Le gouvernement a aussi rejeté l'idée d'un fonds pour l'innovation.
Contrairement à Sébastien Dorthe, Hubert Dafflon s'est rangé derrière le fractionnement, qui 'nous permettra d'aller plus loin', citant au passage la création récente de L’Etablissement cantonal de promotion foncière (ECPF). En revanche, il a déploré le rejet d'un fonds pour l'innovation. Le fractionnement a été refusé par 60 voix contre 37.
/ATS