Certains véhicules très polluants ne seront plus autorisés à circuler au centre de Genève en cas d'alerte au smog. La mesure a été présentée mercredi par le Conseil d'Etat genevois. Elle entrera en vigueur le 15 janvier. Les contrevenants risquent 500 francs d'amende.
Le canton de Genève innove en Suisse avec ce système de circulation différenciée, a expliqué le président du gouvernement Antonio Hodgers. Le dispositif qui sera mis en place repose sur des macarons de six couleurs différentes. Chaque véhicule devra porter un autocollant qui reflétera ses performances environnementales.
Le vert sera réservé aux véhicules électriques ou fonctionnant à l'hydrogène. A l'autre bout de l'échelle, le gris devra figurer sur le pare-brise des engins les moins écologiques. En cas de pics de pollution de l'air, les porteurs de la pastille grise seront les premiers touchés par l'interdiction de circuler au centre-ville.
Si le smog persiste, les restrictions s'appliqueront aux véhicules situés juste après dans la hiérarchie, et ainsi de suite, en fonction de la durée de l'épisode de pollution de l'air. La mesure ne devrait toutefois pas toucher grand monde. Il n'y a en principe jamais plus de dix journées problématiques par année.
La météo décidera
Tout dépendra des conditions météorologiques, a expliqué M. Hodgers. Les voitures de tourisme relativement récentes devraient pouvoir circuler sans aucune restriction. Le système adopté par Genève est une copie de celui qui existe déjà du côté français. Il sera ainsi possible de contrôler les véhicules frontaliers.
Le macaron, qui coûtera 5 francs, sera disponible dès le mois de décembre. Il devrait pouvoir être acheté dans les stations-service et les communes, a indiqué M. Hodgers. Un courrier sera adressé à tous les propriétaires de véhicules à Genève. Le code d'émissions figurant sur la carte grise déterminera la couleur de l'autocollant.
Avec ce système de circulation alternée, le gouvernement genevois met en oeuvre une loi qui a été votée il y a un an par le Grand Conseil. La législation prévoit aussi d'autres mesures lors de pics de pollution de l'air, comme la gratuité des transports publics ou la réduction de la vitesse sur l'autoroute de contournement.
Un délai transitoire de deux a été accordé aux véhicules professionnels de transport pour se conformer au nouveau règlement. 'Nous avons adopté un compromis entre la liberté économique et le droit de respirer un air sain', a expliqué M. Hodgers. Pour les autres véhicules, il n'y aura pas de sanction jusqu'au 31 mars 2020.
/ATS