Le gouvernement brésilien a annoncé mercredi le paiement de 72,4 milliards de réais (18,3 milliards de francs) aux banques publiques. Il annule ainsi la dette qui a entraîné l'ouverture d'une procédure de destitution envers la présidente de gauche Dilma Rouseff.
'Le Trésor national a effectué le paiement de toutes les dettes', a déclaré Otavio Ladeira, secrétaire par intérim du Trésor, lors d'une conférence de presse. Ce paiement augmente le déficit budgétaire du pays. Celui-ci pourrait atteindre 2% du PIB, selon le gouvernement, mais il affaiblit l'accusation qui pèse contre la présidente.
Mme Rousseff est accusée d'avoir financé le Trésor par le biais des banques d'Etat et d'avoir autorisé des dépenses sans l'autorisation préalable du Parlement. Ce sont deux pratiques interdites par la loi.
Cela a conduit un groupe de juristes, soutenus par l'opposition de droite, à demander l'ouverture d'une procédure de destitution contre la cheffe de l'Etat. Ils l'accusent d'avoir maquillé les comptes publics.
Déficit budgétaire
Selon les chiffres du Trésor, le déficit primaire du Brésil s'élève à 107 milliards de réais, quelque 27,2 milliards de francs au taux de change actuel.
Le Parlement avait autorisé récemment cette annulation des dettes pour clore une année qui avait commencé par une prévision optimiste d'un excédent budgétaire de 1,2% du PIB et se termine par un déficit qui pourrait atteindre 2% du PIB, soit quelque 30 milliards de francs.
Ralentissement économique
Les retards dans le paiement de ces dettes ont entraîné, après audit, le rejet des comptes du gouvernement de 2014, du jamais vu depuis 1936. Cela a été le principal argument pour réclamer l'ouverture d'une procédure d'impeachment contre Mme Rousseff, qui doit encore être analysée par une commission avant d'arriver en séance plénière à la Chambre des députés.
Les problèmes budgétaires du Brésil ont conduit les agences de notations Standard & Poor's et Fitch Ratings à le rabaisser en catégorie spéculative.
Le Brésil, première économie d'Amérique latine et 7e du monde, lutte depuis près de cinq ans contre un ralentissement économique qui a tourné à la crise en 2015, amplifiée par les scandales politiques.
/ATS