Surfant sur la croissance des activités numériques, le groupe Ringier va lancer une télévision en ligne. Baptisée Blick TV, elle démarrera l'an prochain.
La forte augmentation des audiences dans le secteur vidéo et la demande de la branche publicitaire pour ce type de contenus a incité l'entreprise de médias zurichoise à lancer sa propre chaîne, ont annoncé mercredi les responsables de Ringier à Zurich lors de la présentation de ses résultats annuels. L'idée s'inspire de ce que fait l'éditeur suédois Expressen, ont-ils dit.
L'accent sera mis sur les informations nationales et de dernière minute ('breaking news'), selon le directeur de Ringier Marc Walder. Le but est d'offrir du contenu du matin au soir.
Coopération avec CNN
Pour les informations internationales, Blick TV va collaborer avec CNN. Ringier aura accès aux contenus de la chaîne de télévision américaine et pourra les utiliser pour les marchés suisse et liechtensteinois.
Jonas Projer, qui présentait jusqu'ici l'émission de débats 'Arena' de la radio-télévision alémanique SRF, a été choisi comme rédacteur en chef. Il prendra ses fonctions le 1er mai. Deux studios d'enregistrement seront intégrés à la salle de rédaction multimédia ('newsroom') de Ringier à Zurich.
Croissance du numérique
En 2018, le numérique a porté la croissance du groupe. Le résultat avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) a progressé de 2,4 millions de francs sur un an, à 113 millions. La part des activités numériques dans l'EBITDA a augmenté de 5 points de pourcentage, à 71%.
Le chiffre d'affaires de Ringier s'est légèrement accru également, à 1,004 milliard de francs (1,002 milliard une année auparavant). La part du numérique a, là aussi, gagné en importance. Elle est passée de 42% à 46%.
La montée en puissance du numérique n'est pas seulement due aux bons résultats de services comme les sites de vente en ligne, précise Ringier dans un communiqué. Elle découle aussi de la 'hausse de la monétisation des produits numériques dans le domaine du publishing', c'est-à-dire du journalisme.
Pour accroître encore les revenus du numérique, Ringier mise sur l'intelligence artificielle, tant pour le journalisme en ligne que pour les plateformes de vente. Son outil 'Sherlock' permet par exemple de proposer des offres personnalisées aux visiteurs de ses sites.
La presse imprimée souffre
La presse imprimée, elle, continue de souffrir. 'La réduction structurelle des recettes des annonces des journaux et magazines papier se poursuit.' La faillite de Publicitas, l'annonceur traditionnel, n'a en outre pas épargné Ringier.
Face à ces évolutions, le groupe zurichois a notamment supprimé l'an dernier la version imprimée du Blick am Abend. Il a aussi fermé l'imprimerie de journaux d'Adligenswil (LU).
/ATS