Le fabricant japonais de pneus Bridgestone, présent en Russie depuis 1998, a annoncé mercredi la vente de ses actifs dans ce pays à l'issue d'une longue procédure de plus d'un an, finalement validée par les autorités russes.
'Nous pouvons en effet confirmer que nos actifs en Russie ont été vendus à S8 Capital, une société holding diversifiée', a indiqué l'équipementier nippon dans un communiqué transmis à l'AFP.
Bridgestone explique ainsi avoir 'obtenu toutes les approbations réglementaires, y compris celle de la sous-commission gouvernementale' russe chargée de la vente des actifs appartenant aux entreprises étrangères.
Les quelque 1000 salariés de Bridgestone en Russie, pour la plupart employés dans l'usine d'Oulianovsk, à environ 800 km au sud-est de Moscou, 'font partie de la transaction et seront également transférés' dans les équipes du repreneur russe, selon le communiqué.
Interrogé par l'AFP sur le prix de l'accord, Bridgestone n'a pas souhaité commenter.
Suspension des investissements
Dès mars 2022, le fabricant japonais avait annoncé la suspension de ses activités manufacturières en Russie, dans la foulée de l'assaut de Moscou en Ukraine. Puis à l'automne dernier, Bridgestone avait dit y suspendre tous ses investissements, avec l'intention de céder ses actifs russes.
Avant le conflit en Ukraine, les activités en Russie du groupe japonais représentaient moins de 2% de son chiffre d'affaires mondial.
L'annonce de la vente de ses actifs russes survient au lendemain du départ de Russie du constructeur automobile sud-coréen Hyundai, après ceux de Volkswagen et Toyota en début d'année. Nissan et Renault s'étaient eux retirés du pays en 2022.
Par ailleurs, le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV, historiquement lié au géant étatique russe Gazprom, a déclaré mercredi 'examiner' un décret signé mardi par Vladimir Poutine sur la prise de contrôle par l'Etat russe de la participation d'OMV dans un important champ gazier en Sibérie.
'OMV examine actuellement les faits afin de préserver ses droits', a affirmé dans un communiqué le groupe, actionnaire à 24,99% jusqu'à présent du champ de Ioujno-Rousskoïe.
Interrogé par la presse mercredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov s'est défendu de toute 'saisie'.
'Les entreprises qui quittent le marché vendent ou transfèrent leurs actifs: tout dépend des négociations', a-t-il assuré.
En plus d'OMV, le producteur allemand de gaz et pétrole Wintershall Dea, qui était largement implanté en Russie avant 2022, est également concerné par le décret présidentiel russe. Les deux entreprises étaient partenaires de Gazprom dans le projet de gazoduc Nord Stream 2, à l'arrêt depuis septembre 2022 à la suite d'un sabotage.
/ATS