Le ministre Pierre Alain Schnegg défend les mesures d'économies

Le conseiller d'Etat Pierre Alain Schnegg défend les mesures d'économies du canton de Berne ...
Le ministre Pierre Alain Schnegg défend les mesures d'économies

Le ministre Pierre Alain Schnegg défend les mesures d'économies

Photo: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

Le conseiller d'Etat Pierre Alain Schnegg défend les mesures d'économies du canton de Berne, qui seront débattues dans une semaine au Grand Conseil. Selon lui, dans toute une série de tâches, les coûts du canton sont supérieurs à la moyenne suisse.

Le magistrat tire ce constat de l'analyse comparative intercantonale de l'Institut BAK Basel. Et selon lui, les mesures proposées dans le programme d'allégement 2018 sont justifiées et acceptables, a-t-il dit dans un entretien publié samedi par Le Journal du Jura. Le gouvernement bernois propose plus de 150 mesures qui touchent tous les secteurs pour économiser 185 millions de francs dès 2021.

Avec des coupes de 68 millions, la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale, dont l'UDC Pierre Alain Schnegg est responsable, est particulièrement concernée. Une révision de la loi sur les impôts vise en outre à réduire la fiscalité des entreprises pour la rapprocher des autres cantons.

Ces mesures ont déjà provoqué une levée de boucliers. Des organisations actives dans le domaine social et des syndicats ont tiré la sonnette d'alarme, estimant que les bénéficiaires de l'aide sociale du canton verront leur rente diminuer de 10% en moyenne. Les villes et les communes rejettent aussi le plan d'austérité, dénonçant un transfert de charges qui les affectera.

Pierre Alain Schnegg relativise

Pierre Alain Schnegg relativise ces mesures d'économies. Dans sa direction, par exemple, les coupes de 68 millions sur des dépenses de 2,5 milliards représentent 'moins de 3%, ce qui n'est pas démesuré', estime-t-il. Quant aux 10 millions économisés dès 2021 dans le domaine hospitalier sur un total de 1 milliard, ils sont 'une coupe relativement faible', poursuit le ministre.

Les institutions pour personnes handicapées subiront une baisse de subventions de 1,7%, soit 6,4 millions par an. Jusqu'à présent, 'le canton a versé des montants bien trop élevés pour certaines prestations', justifie M. Schnegg. On aurait pu réviser les tarifs 'en les fixant au prix correspondant effectivement aux prestations. Nous aurions économisé ainsi bien plus que ce 1,7%!'

Dans le domaine de l'aide et des soins à domicile, la participation des patients aux coûts sera augmentée, avec 13 millions d'économies à la clé pour le canton.

'La participation maximale se monte à 15,95 francs par jour. De nombreux cantons encaissent un tel montant auprès de tous ceux qui font appel à ces services. Chez nous, l'Etat prend en charge ce montant pour tous ceux qui ont un revenu imposable inférieur à 50'000 francs. Seuls ceux dont le revenu dépasse les 100'000 francs par année paient la totalité du montant. Cela me semble parfaitement justifié', argumente le magistrat francophone.

Pour une économie forte

Pour Pierre Alain Schnegg, couper dans l'aide sociale et réduire en même temps la charge fiscale des entreprises n'est pas immoral. 'Non, car ce sont les entreprises qui créent des emplois. Plus une économie est forte, plus elle peut créer des emplois et offrir ainsi de meilleures chances aux bénéficiaires de l'aide sociale de se réinsérer dans le monde du travail.'

Et le conseiller d'Etat d'ajouter que 'même avec la baisse que nous proposons, notre fiscalité restera supérieure à la moyenne suisse pour les entreprises - le canton sera simplement un peu moins repoussant'. Pour Berne, ce serait très dangereux de perdre les plus grandes entreprises, qui sont très mobiles, avertit M. Schnegg.

/ATS
 

Actualités suivantes

Articles les plus lus