Malgré la réduction volontaire de la rémunération des dirigeants de Credit Suisse en lien avec le règlement du conflit fiscal avec les Etats-Unis, le patron sortant du numéro deux bancaire helvétique, Brady Dougan, a vu son salaire quasiment stagner l'an passé.
L'Américain a gagné 9,7 millions de francs, contre 9,8 millions en 2013. La rémunération de Brady Dougan, lequel quittera ses fonctions à l'issue du premier semestre et verra le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam lui succéder, comprend une base fixe de 2,87 millions de francs, ressort-il du rapport annuel de Credit Suisse publié vendredi en parallèle à l'ordre du jour de l'assemblée générale des actionnaires du 24 avril prochain. La part variable liée à la performance se monte elle à 6,92 millions.
Quant aux onze membres de la direction générale de l'établissement, ils se sont eux partagés 64,1 millions de francs au titre de l'exercice 2014. En 2013, la rémunération globale des neuf plus hauts cadres de la banque s'était montée à 64,8 millions.
La légère baisse de la rémunération de la direction générale de Credit Suisse et du président de cette dernière, Brady Dougan, reflète la décision annoncée en février 2014 d'une réduction volontaire des salaires des dirigeants de l'établissement ainsi que de ses administrateurs. Pour la direction générale, la décision a entraîné le versement de 20% de la part du salaire liée à la performance initialement prévue.
Enveloppe salariale en baisse
Pour l'année 2014, la rémunération variable de la direction générale de la banque a été réduite de 9 millions de francs, selon le rapport annuel. Pour mémoire, Credit Suisse a payé une amende de 2,6 milliards de dollars pour solder le conflit fiscal avec les autorités américaines, lesquelles reprochaient à l'établissement d'avoir aidé de riches contribuables à frauder le fisc.
Le président du conseil d'administration de Credit Suisse, Urs Rohner a de son côté gagné 3,6 millions de francs l'an passé, contre 4,9 millions en 2013. La rémunération totale des 13 administrateurs de l'établissement s'est pour sa part fixée à 9,13 millions, contre 12,05 millions une année auparavant. Durant l'exercice sous revue, l'organe de surveillance a tenu 15 séances.
Dans le cadre de la réduction volontaire des salaires des dirigeants de Credit Suisse, le conseil d'administration s'est vu verser 25% du montant initialement prévu au titre de la performance.
Considérés dans leur ensemble, les salaires versés par Credit Suisse ont diminué de 4% l'an passé à 10,7 milliards de francs. Tant les rémunérations fixes que celles octroyées sous forme d'actions de la banque ont diminué. La somme totale allouée aux bonus s'est elle contractée de 9% à 3,3 milliards.
800 emplois en moins en Suisse
A fin décembre 2014, Credit Suisse employait au total 45'800 salariés, 200 de moins qu'à l'issue de l'exercice précédent. L'effectif en Suisse s'est en revanche contracté plus fortement, soit de 800 postes à 17'100 salariés à temps plein.
Dans son activité de gestion fortune, réunie dans la division Private Banking & Wealth Management, Credit Suisse employait à l'issue de la période sous revue 26'100 collaborateurs, 100 de plus qu'un an auparavant. L'unité de banque d'affaires, Investment Banking, recensait elle 19'400 employés, 300 de moins qu'au 31 décembre 2013.
Conséquence de l'entrée en vigueur de l'ordonnance sur les rémunérations abusives (ORAb), les actionnaires de Credit Suisse se prononceront pour la première fois de manière contraignante sur les enveloppes salariales destinées à la direction et au conseil d'administration. Les statuts de la banque avaient été adaptés à ce titre lors de l'assemblée générale de 2013.
Les propriétaires du numéro deux bancaire helvétique devront ainsi donner leur aval à la part fixe du salaire de la direction générale, fixée au maximum à 32,0 millions de francs au titre de l'exercice en cours ainsi que les bonus de 39,1 millions de l'an passé.
Augmentation du capital autorisé
L'assemblée générale doit aussi donner son feu vert à la partie fixe de la rémunération du conseil d'administration, la part variable devant faire l'objet d'une décision ultérieure. Le montant total, 12 millions de francs au maximum, doit être approuvé avant l'assemblée 2016.
Les propriétaires du numéro deux bancaire helvétique devront aussi se pencher sur une augmentation du capital autorisé de 4,5 à 6,4 millions de francs pour financer une partie du dividende versé au titre de l'exercice 2014. Credit Suisse prévoit le versement de 0,70 franc par titre, ou son équivalent sous forme d'actions ou encore une combinaison des deux.
/ATS